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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


"Nul ne peut anticiper les effets d’un bricolage incontrôlable du génome humain !"

Publié par Eric de Falco sur 15 Janvier 2014, 07:45am

 C’est le cri d’alerte lancé par le docteur Israël Nisand. Dans son essai "Où va l’humanité ?" (Editions LLL), il met en garde contre les possibilités de fabriquer, hors de toute gouvernance mondiale, un humain augmenté par la technologie. Fantasme ? Non : la science livre depuis toujours un combat intense contre la maladie et la mort. La nouveauté est que les progrès accomplis dans une poignée de technologies clefs - notamment la génomique - permettent désormais de fabriquer un "humain augmenté", à coup de manipulation génomique, de thérapies cellulaires et de prothèses intelligentes.

Pour les "transhumanistes" américains - techno-prophètes soutenus par de puissants lobbies industriels - notre patrimoine génétique ou ADN est une information comme une autre, que l’on peut sans tabou, copier, éditer voire réécrire. Et l’homme une machine complexe, qu’il faudra améliorer jusqu’à la rendre pluri-centenaire, voire immortelle… C’est déjà le projet d’une filiale de Google. Quant aux Chinois du Beijing Genomics Institute, ils séquencent les surdoués pour découvrir les gènes de l’intelligence !

Evidemment, tout n’est pas si simple : l’homme n’est ni un logiciel, ni une usine. Comme le rappelle Hervé Chneiweiss, du comité d’éthique de l’Inserm, "notre cerveau n’est pas un disque dur". Et l’histoire de la médecine est jonchée de faux espoirs et d’effets d’annonce prématurés. Mais, même si l’on n’adhère pas au techno-utopisme "made in California", l’accélération de la science interpelle. Et ses progrès sont largement sous-estimés, en France, par une classe politique souvent technophobe.

L’Hôpital Georges Pompidou a néanmoins accompli, il y a une semaine, une "grande première" en techno-médecine, avec l’implantation réussie sur un malade sans espoir d’un cœur 100% artificiel conçu par la PME Carmat. Et malgré le manque de moyens, nos chercheurs pourraient mettre au point, d’ici dix ans, une véritable médecine régénératrice, capable de réparer des organes malades grâce à des "tissus médicaments" à base de cellules souches.

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