Le Parti socialiste reste la deuxième force politique du pays, y compris au niveau local. Mais cette défaite municipale majeure a tout de même quelque chose d'inquiétant pour notre parti. Elle prouve que le socialisme municipal n'échappe pas à l'usure du socialisme français. Il est possible que ce socialisme soit aujourd'hui en déclin, comme la social-démocratie est en crise en Europe.
Le parti n'a pas su répondre aux contradictions auxquelles il est confronté depuis une trentaine d'années, notamment sur sa politique économique. Les municipales sont des claques pour le parti au gouvernement depuis au moins 1977. La droite avait alors connu une défaite telle qu'on pensait, à tort, que la gauche remporterait les législatives de 1978. Mais cette fois-ci, c'est un peu plus que ça.
Au-delà de la sanction, c'est un rejet du pouvoir socialiste. Parmi les raisons de ce rejet, il y a la politique fiscale. Les électeurs estiment qu'ils paient trop d'impôts.
Les défaites municipales font que le Sénat est d'ores et déjà perdu. Mais d'autres conséquences sont bien plus graves. Le PS est aujourd’hui divisé. François Hollande a donné une orientation avec le Pacte de responsabilité mais une partie de la gauche s'apprête à le refuser. Il y a un risque de crise politique très importante.
On parle de "la gauche" mais elle n'existe plus. Les communistes sont dans l'opposition, les Verts n'en sont pas loin, sans parler du Parti de gauche et de l'extrême gauche. Le PS lui-même est divisé. S'ouvre une période d'incertitude, avec un leader qui manque d'autorité sur son parti, sur son groupe parlementaire et un sauve-qui-peut généralisé.
C’est le Parti Socialiste lui-même qui est en danger