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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


indécent

Publié par Eric de Falco sur 30 Mai 2014, 06:35am

Le 17 avril dernier, Arnaud Montebourg annonçait qu'il allait convoquer les PDG des grandes banques privées françaises, à la demande de Matignon.

En cause ? Les augmentations de leurs rémunérations en 2013, jugées "indécentes" par le ministre de l'Economie. Jean-Laurent Bonnafé. En 2013 3,5 millions d'euros, Frédéric Oudéa, à la tête de la Société Générale et Jean-Paul Chifflet, PDG du Crédit Agricole, suivis par les patrons de Natixis et de BPCE (Banque Populaire-Caisse d'Epargne). Tous ont vu leurs rémunérations repartir à la hausse l'année dernière. En moyenne, ils ont chacun touché 2,3 millions d'euros. C'est Jean-Paul Chifflet, directeur général du Crédit Agricole depuis 2010, qui a bénéficié de la plus spectaculaire envolée des rémunérations : son salaire a bondi de 38,8% entre 2012 et 2013. Pour les quatre autres, la hausse s'échelonne entre 8,4 et 29,4%. Entre 2012 et 2013, les salaires fixes sont restés plutôt stables. Ceux de Jean-Paul Chifflet au Crédit Agricole et de François Pérol à la BPCE n’ont pas bougé depuis le début de leur mandat,

Mais les bonus, eux, ont considérablement grimpé : plus de 15% supplémentaires pour le patron de la Société Générale, +58% pour le patron de BPCE et même +137% pour celui du Crédit Agricole. Le bonus de plus de 2 millions d’euros attribué en 2013 à Jean-Laurent Bonnafé, PDG de BNP Paribas, reste de loin le plus confortable. Avec les traders, les PDG sont considérés comme les "preneurs de risque", ceux dont les décisions peuvent mettre la banque en danger. Leurs bonus ont vocation à compenser et à inciter cette prise de risque, mais ils ne doivent pas non plus être trop incitatifs. Pour éviter de reproduire la crise financière de 2008, causée notamment par ces rémunérations trop élevées et "désinhibitrices", les autorités européennes ont décidé de réglementer les bonus, en les plafonnant : à partir de 2015, le salaire variable ne pourra pas dépasser une fois le salaire fixe. Une rémunération variable limitée à une fois le [salaire] fixe permet de rémunérer les performances exceptionnelles sans trop inciter à des prises de risque excessives".

Arnaud Montebourg, lui, reproche aux banquiers de se verser des bonus faramineux alors qu'ils ne participent pas assez au financement de l'économie française, qu'ils sont trop réticents à prêter aux entreprises et notamment aux PME. Les 14 mai et 20 mai prochains, les rémunérations des dirigeants de BNP Paribas ou de la Société Générale seront soumises au vote des actionnaires, réunis en assemblée générale. Les actionnaires auront leur mot à dire, mais le vote n'est que consultatif. Il faut dire que les bonus ont déjà été versés à cette date, et que les actionnaires ont parfois du mal à savoir s'ils ont vraiment été calculés en fonction des résultats.

Un manque de transparence particulièrement vrai dans les banques américaines : outre-Atlantique, "les actionnaires ont été trop longtemps privés de droit de contrôle [sur les salaires des PDG], ce qui a permis une dérive des rémunérations." En 2013, le salaire du patron de JP Morgan, Jamie Dimon, a bondi de 74% par rapport à 2012, pour atteindre 14 millions d'euros, alors même que la banque était au cœur de plusieurs scandales. Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs et patron le mieux payé de Wall Street, touchait quant à lui 16,5 millions d'euros. Bien loin des rémunérations pratiquées de notre côté de l'Atlantique.

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