Ils sont malheureusement l’illustration des principaux maux qui rongent le marché du travail en France. Voilà un dispositif qui, lorsqu’il a été créé, en 2009, partait d’une bonne intention (inciter les bénéficiaires des minima sociaux à reprendre une activité) et qui, cinq ans plus tard, patine.
On ne peut pas vraiment parler d’échec puisque, si l’on en croit une poignée de témoignages, il permet à ses bénéficiaires de sortir la tête hors de l’eau et d’éviter la noyade. Mais ce n’est pas non plus un succès. D’abord parce qu’il avait été conçu pour accompagner une reprise du marché du travail et que celle-ci, cinq ans plus tard, se fait toujours attendre ; ensuite parce que les démarches administratives nécessaires pour l’obtenir sont si lourdes, et les mesures d’accompagnement indispensables si insuffisantes qu’elles rebutent même les plus motivés (68% des éligibles au RSA activité n’en font pas la demande).
Résultat : «le RSA s’est révélé impuissant à réduire significativement la pauvreté» en a conclu récemment le Centre d’études de l’emploi, un organisme public de recherche.
Un constat qui tombe à point nommé au moment où le gouvernement et la majorité, sous la pression des résultats catastrophiques des élections municipales et européennes, essaient de rééquilibrer - légèrement - la stratégie menée depuis deux ans en faveur des entreprises en redonnant du pouvoir d’achat aux bas salaires. Un chantier impérieux, tant la précarité et la pauvreté constituent de véritables fléaux en France. Mais qui ne suffira peut-être pas à relancer la demande, l’un des moteurs traditionnels de la croissance française.