Les femmes sous le joug de la théocratie iranienne En accédant à la présidence de l'Iran, au début d'août 2013, Hassan Rohani, considéré comme un "conservateur modéré", s'était fait le chantre du réformisme. Las, ses promesses de changement, pour louables qu'elles fussent, se sont évanouies. En début de semaine, Ahmed Shaheed, rapporteur aux Nations unies, s'est notamment inquiété de la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le pays. Principaux motifs de préoccupation : le nombre croissant d'exécutions – 852 ces quinze derniers mois – et la dégradation du sort de la femme, enfermée dans un carcan de plus en plus oppressif. En quelques jours, plusieurs d'entre elles ont été victimes d'attaques à l'acide à Ispahan (centre), ce qui a soulevé une vague de colère parmi les citoyens. Mais, plutôt que d'entendre le mécontentement populaire, qui sourd de toutes parts, les conservateurs ont muselé les médias relatant ces faits divers. La mort par pendaison, samedi, de Reyhaneh Jabbari pour le meurtre supposé, en juillet 2007, d'un homme qui l'aurait agressée sexuellement, a également suscité l'indignation. Malgré les appels à la clémence lancés par la communauté internationale, la jeune décoratrice de 26 ans n'a pas été sauvée. Dans Al-Arabiya, la journaliste Camelia Entekhabi-Fard évoque une "semaine noire pour l'Iran", fustigeant "une théocratie dominée par les hommes où les femmes sont toujours tenues pour responsables de tout". Face au pouvoir de nuisance des faucons du régime, le président Rohani paraît politiquement bâillonné. C'est pourquoi, conclut l'avocate iranienne Leila Alikarami l'ONU ne doit pas relâcher la pression sur la République islamique. Et la pousser à tenir enfin ses promesses.
A quand le printemps irannien
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