A des milliers de kilomètres de la France, le Nigeria fait face, lui aussi, à l'obscurantisme islamiste. Samedi, au moins 19 personnes ont péri dans l'explosion d'une bombe à Maiduguri, grande ville du nord-est du pays. La charge, fixée sur une fillette, a détoné au cœur d'un marché bondé. Même si cet attentat-suicide n'a pas été revendiqué, tous les indices convergent pour faire de Boko Haram le principal suspect, souligne la BBC. Depuis quelques mois, le groupe terroriste dirigé par Abubakar Shekau tend à recourir aux femmes pour perpétrer ses tueries de masse. Cela étant, le fait d'utiliser des fillettes comme "chair à canon" semble être une tactique inédite, observe le New York Times. Imprégné d'une idéologie mortifère, Boko Haram ne cesse de semer la terreur et la désolation, à coups de destructions systématiques. La semaine dernière, ses sicaires ont rasé l'agglomération de Baga et plusieurs villages situés sur les rives du lac Tchad. Au total, près de 2 000 personnes auraient perdu la vie dans ce qui apparaît comme un carnage sans précédent, selon l'ONG Amnesty International, citée par le Guardian (les autorités, elles, évoquent 150 morts). Pourtant, ce massacre semble oublié par l'Occident. Une erreur ? Certainement ; Boko Haram, fort de ses conquêtes territoriales, est en train de se muer en "mini-Etat islamique". On peut craindre que le climat de peur va s'accentuer à l'approche du 14 février, date de la tenue des élections présidentielle et législative. Afin de mettre à bas le mouvement islamiste, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun doivent unir leurs forces. La façon dont la moitié du Mali est tombée aux mains des islamistes laisse augurer ce qui pourrait arriver si rien n'est fait.
Boko Haram, le nouvel Etat islamique ?
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