Il y a peu encore, la Suède était encensée par le reste de l'Europe, qui la considérait comme un parangon de stabilité. Las, il semblerait que ce modèle idyllique ait vécu. Deux mois seulement après son entrée en fonctions, le premier ministre social-démocrate, Stefan Löfven, a annoncé mercredi la tenue d'élections législatives anticipées le 22 mars. A l'origine de cette décision : le rejet au Parlement du budget présenté par son gouvernement, qui n'a recueilli que 153 voix contre 182 au budget de l'opposition, rapporte The Local.se. Ce revers, note la BBC, découle de la posture adoptée par les Démocrates de Suède. Devenu incontournable après le scrutin du 14 septembre, lors duquel il a décroché la troisième place (et, par la même occasion, 49 sièges), ce parti d'extrême droite s'est rangé du côté du centre-droit, créant une crise politique ouverte rarement vue depuis plusieurs décennies. La dernière fois qu'un scrutin anticipé a eu lieu dans le pays, où prévaut généralement la règle du consensus, remonte en effet à... 1958, rappellent Bloomberg et le Guardian. Pour le Wall Street Journal, l'attitude intrigante du mouvement populiste vise avant tout à replacer le thème de l'immigration sous le feu des projecteurs. Fustigeant la stratégie "laxiste" du gouvernement en la matière, il réclame notamment une baisse de 90 % du nombre de demandeurs d'asile – lequel devrait, selon certaines projections, avoisiner 100 000 en 2015 (contre 44 000 en 2012). Le dirigeant par intérim du parti, Mattias Karlsson, a clairement affirmé qu'il ferait obstacle à tout gouvernement et à tout budget qui conduirait à davantage d'immigration. De quoi laisser augurer un long bras de fer, même si, indique le Financial Times, les investisseurs observent pour l'heure cette algarade politique avec un certain détachement...
En Suède, l'offensive calculée de l'extrême droite
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