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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


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Publié par Eric de Falco sur 8 Février 2012, 08:31am

Catégories : #les élections

C'est le nombre d'actes et de menaces anti-musulmans répertoriés en France en 2011 ; il est en hausse de 34 % par rapport à 2010. Selon l'Observatoire national contre l'islamophobie, qui a dévoilé ces chiffres hier, le nombre d'actes (incluant les violences, les incendies et les dégradations) est passé de 22 à 38 en un an.

 

Quand on entend le ministre de l'intérieur dont le rôle est, théoriquement, de faire règner la sérennité dans la République, on ne peut plus s'étonner de voir de tels chiffres.

 

Cette manière de confondre délibéremment civilisation et société pour semer le trouble dans l'opinion et chasser sur les terres de la peur et de la haine, n'est pas digne des responsabilités exercées par monsieur Guéant.

 

On peut comprendre la rage du député des Antilles à l'Assemblée Nationale cet après-midi et la fausse indignation de la droite.

 

Pour répondre à ce genre de provocation électoralement calculée, je préfère de loin la dérision et la lettre d'un pygmé à monsieur le ministre de l'intérieur écrite dans la presse  de ce jour par Serge Raffy, que vous pouvez lire

ci-dessous. Bonne lecture!

 

 

 

Cher Monsieur,

 

Je vous écris du fin fond de la brousse, depuis un minuscule petit point sur l’horizon, quelque part sur la ligne de l’Equateur, entre l’Atlantique et l’Océan Indien. Mon nom ne vous dirait rien, car je ne suis qu’un insecte pour quelqu’un de votre dimension, aussi permettez-moi de rester anonyme.

Je fais partie d’une tribu d’hommes de petite taille. Le plus grand d’entre nous ne dépasse pas 1,50m. Nous ne sommes pas des nains, ni difformes, ni repoussants, seulement adaptés à notre milieu naturel. Nous vivons de rien, comme vos pauvres qui habitent dans des grands arbres de béton. Nous subsistons de chasse et de cueillette. Sans doute le savez-vous, notre civilisation est menacée d’extinction. La logique naturelle voudrait nous voir disparaître. Nous allons mourir bientôt.

Ô, Grand Toubab !

La nuit dernière, à la suite d’un violent orage, les dieux de la forêt, par l’intermédiaire d’un toucan au plumage de lune, se sont adressés à moi et m’ont intimé l’ordre de vous écrire. Ils m’ont dit : "Toi petit homme, venu de nulle part, tu dois t’ouvrir au monde, à la grande civilisation qui règne sur la planète au-delà des mers. Là-bas, un toubab aux yeux de lynx, porteur de toutes les vérités suprêmes te donnera la clé… Le sésame de la Grande Porte, celle des Lumières…"

Je n’ai pas tout compris du message venu des cieux. Ils me parlaient du CAC 40, de la grande prairie des Hauts-de-Seine, des cadrans solaires pas plus grands que des feuilles de manguier qu’on appelle les Rolex, du pays aux mille tranquillisants. Chez vous, Grand Toubab, on ne traîne jamais dans un hamac. On ne cherche pas les poux de ses enfants, mais ceux de ses voisins ou de ses collègues de travail.

Là-bas, dans votre domaine magique, les hommes ne se parlent jamais en face. Ils ne se postillonnent jamais dessus. Ils parlent à des machines. Ils ont aussi des fenêtres bleues au milieu des maisons où ils possèdent le monde. La cueillette des informations et des bruits de la Grande Ville les occupe jour et nuit. Ils portent d’étranges appendices aux oreilles qui leur permettent de parler à leur famille de l’autre côté de la terre. Ils sont tellement puissants et sûrs de leur force qu’ils défient même le soleil. Ils sont des demi-dieux.

Vous qui avez atteint le stade suprême du développement...

Grand Toubab, comment votre humble correspondant immergé dans la jungle touffue, peut-il espérer faire partie de cette merveilleuse civilisation ? Comment adhérer à votre glorieuse tribu ? Je vous le demande humblement, moi qui n’ai que la capacité d’écouter le bruit des torrents au petit jour. Les seules ondes qui me parviennent ne sont ni hertziennes ni électromagnétiques, mais seulement celles du souffle du vent. Dois-je prendre une pirogue pour rejoindre le Grand Flux de la Civilisation Triomphante ou bien infiltrer un réseau de clandestins ? Vous qui avez atteint le stade suprême du développement, quels conseils pouvez-vous me prodiguer ? De rester chez moi ? De ne pas descendre de mon baobab ?

Grand Toubab, mon cœur est triste. Votre réponse est comme une flèche de cyanure. Monsieur Guéant, vous êtes un Géant, si l’on retire le "u"… J’aurais tant voulu apprendre de vous. Et que vais-je dire aux dieux de la forêt qui m’ont envoyé en éclaireur auprès de vous ? Qu’il faut faire des économies d’énergie, que les nains resteront toujours des nains et que les Rolex sont en rupture de stock ?

Par Serge Raffy

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