Quelques semaines après l’examen en première lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi « Hôpital, Patients, Santé Territoires » et avant l’examen au Sénat, le malaise s’approfondit dans le secteur de la santé. La contestation s’amplifie, comme en témoigne la journée d’action nationale du 28 avril 2009. Les patients, les professionnels, les élus expriment leur mécontentement et leur inquiétude.
L’enjeu est majeur : il y va de l’avenir de notre système de solidarité collective. Plus de 15 % des Français renoncent à se soigner pour des raisons financières, près de 40 % retardent le moment de le faire, 7% n’ont pas de couverture complémentaire ; l’inégalité territoriale d’accès aux soins se creuse, avec l’extension des déserts médicaux.
Alors que les déficits sociaux se creusent, l’essentiel de l’effort budgétaire au cours des dernières années a été réalisé par le
secteur public : s’il a bénéficié de 26 mds € en 10 ans, plus de 30 Mds ont été pendant la même période alloués à la médecine ambulatoire.
Face à ces constats, la loi HPST n’apporte aucune réponse de fond et met à mal l’hôpital public, noyau dur de notre système de santé, qui conjugue excellence et solidarité. Les socialistes
s’élèvent vigoureusement contre les choix faits par le Gouvernement : déremboursements et franchises médicales à la hausse, dépassements d’honoraires non maîtrisés, refus d’agir face aux
déserts médicaux grandissants, absence de toute politique de prévention, soumission de toute la politique de santé, à travers les agences régionales de santé, à des critères
financiers.
Le Parti socialiste demande le retrait du projet de loi Bachelot pour en permettre une large réécriture, assortie d’une négociation avec tous les acteurs de santé.
Pour conforter la place de l’hôpital public dans notre système de soins, il faut une communauté soignante et des médecins respectés,
il faut des directeurs capables de mener leur mission dans le sens de l’intérêt général, il faut des élus au rôle renforcé au lieu d’être évincés. Le juste équilibre n’est manifestement pas
atteint dans le projet de loi.