1989 reste une année comme chaque siècle en compte peu : la marque d'une nouvelle orientation historique rendue possible d'abord par la mobilisation massive des citoyens.
L'effondrement des dictatures de l'Est au nom du pain et de la démocratie s'est propagée comme une traînée de poudre et a connu des fortunes diverses (transitions démocratiques ici,
révolution de velours là, oligarchies ailleurs). Les chinois n'avaient alors pas de mur à abattre, mais une Place à occuper...jusqu'à la Démocratie. Ils n'ont eu droit qu'à s'inscrire, à être
inscrits, dans le Grand Dessein que les dirigeants chinois avaient alors choisi : faire de la Chine le plus grand atelier du Monde, tirant par le bas tous les coûts de production et justifiant par la même occasion les argumentaires libéraux pour « faire baisser le coût du travail au nom de
la concurrence ». La Chine reste une dictature, mais le restera-t-elle longtemps ? Son modèle
sera remis en cause dans les prochaines années : par ceux qui en subissent la déloyauté en terme commercial (c'est-à-dire une bonne partie du Monde) et par les chinois euxmêmes
qui construisent leurs revendications politiques et sociales. La puissance annoncée, et déjà visible, de la Chine ne garantit pas pour autant 1000 ans de vie au PCC : dans les années qui viennent, les compromis internationaux devront se faire, aussi, sur les contreparties démocratiques que la Chine saura fournir.