Les diplomates aussi ? Mais oui. Les sages diplomates ! L'onde de choc arabe les a atteints, à leur tour. Au jour et à l'heure où ces
mots sont écrits, MAM n'est plus ministre. Et Kadhafi, où en sera-t-il demain? Tout va vite, très vite. Les révolutions arabes imposent le rythme, et le pouvoir français vermoulu, empêtré
dans ses accointances avec les dictateurs déchus, s'épuise à ne pas se laisser désarçonner. Et un nouveau ministre n'y changera rien.
C'est donc aujourd'hui la diplomatie qui craque. Après les juges et les généraux, précédents boucs émissaires, le sarkozysme aimerait bien la tenir responsable "des déboires de sa politique",
déplorent rudement, dans Le Monde, des diplomates anonymes. Mais ils ne se laisseront pas faire. Grisés par le grand vent ? En tout cas, ils se rebellent. Dès la nomination du jeune
"sarko-boy" Boris Boillon à Tunis, on pouvait pressentir le désastre. Comment comprendre la cécité sociale des ambassades françaises, ou comment fonctionnent les fameuses tribus libyennes. La
situation actuelle, dont nous sommes en partie responsables, ne semble pas pouvoir se résoudre facilement. La faute à qui ?
La gestion calamiteuse de Sarkozy n’a fait qu’accentuer les problèmes et la disqualification
de notre diplomatie dans cette région du monde qui nous était acquise. Quand l’accumulation des désastres va-t-elle s’arrêter ? En mai 2012 ?