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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Contre-vérités.

Publié par Eric de Falco sur 2 Février 2012, 07:54am

Catégories : #actualité

 Certes, l’une des pires crises économiques est passée par là. Il n’empêche : au plus fort de celle-ci, jamais le gouvernement n’a considéré les heures supplémentaires défiscalisées, outil du «travailler plus», comme un frein à la relance du marché du travail. Avec cette idée, martelée sans cesse : le «travailler plus» permet de produire plus, de gagner plus, et donc de travailler tous.

Plus grave, le gouvernement n’ayant toujours pas l’intention de les supprimer, celles-ci viennent percuter les «accords de compétitivité», et la logique qui les sous-tend. Car sur le papier, rien n’interdira à une entreprise de faire faire des heures sup défiscalisées à ses salariés, tout en exigeant d’eux une baisse du salaire horaire. Et d’empocher, au passage, les exonérations de cotisations sociales. Tout comme il existe aujourd’hui des entreprises qui cumulent chômage partiel financé par l’Etat, et heures supplémentaires subventionnées… par ce même Etat.

Ces «accords compétitivité-emploi» ont aussi une fonction politique bien précise : solder ces 35 heures honnies. Non pas sur le fond - la durée légale reste la même -, mais politiquement. Pressé par l’aile libérale de l’UMP d’en finir avec la mesure emblématique du gouvernement Jospin, Nicolas Sarkozy a longtemps soufflé le chaud et le froid. En faisant de la réduction du temps de travail une des principales causes de la crise actuelle, le chef de l’Etat ne s’est pas embarrassé de subtilités. Son raisonnement ? Puisque les 35 heures sont une mesure emblématique de la gauche, il convient d’en faire un archaïsme économique, et la principale raison de la perte de compétitivité de l’économie française. Quitte à mobiliser, à longueur de discours, toutes les contre-vérités possibles et imaginables. Le plus cocasse, c’est qu’à l’Elysée, certains de ses proches conseillers sont beaucoup plus mesurés que le Président. Voire carrément hostiles à cette surexploitation politique. «C’est contre-productif de faire référence sans arrêt aux 35 heures, confiait récemment un conseiller, car cela nous renvoie en 2007, donc à notre incapacité à les avoir supprimées.»

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