S’il peut y avoir de vrais dérapages, je veux dire des propos malheureux qui, bien souvent, sont immédiatement déplorés par leurs auteurs, chez les hommes politiques, expérimentés, chevronnés,
aiguisés, qu'ils fussent Guéant, Hortefeux, Le Pen, Vanneste ou Raoult, il est impératif de ne plus parler de dérapage, tant c'est trop doux au regard de la dureté (ou de l'inhumanité, parfois)
qui émane de leurs déclarations, volontairement choquantes, parfaitement maîtrisées.
Oui, il faut en finir avec ce terme, tant il conduit à minimiser ce qui ne peut l’être. Il faut appeler un chat, un chat. Clairement. Le Pen n'a absolument pas dérapé. Ses propos sont volontairement scandaleux, inadmissibles, graves, et surtout : dangereux.
Considérer, une nouvelle fois - de trop - que Jean-Marie Le Pen vient de commettre un dérapage, revient, peu ou prou, à minimiser ses propos. Voire : à les banaliser. Etrange réaction. Compte tenu de l’insoutenable gravité de ce qui est dit, communiqué. Qui mériterait plutôt une bronca, de l’indignation au carré, et pas seulement de la part de la classe politique.
Sommes-nous devenus mollasses, tièdes ou passablement blasés au point de ranger désormais, et systématiquement, l’intolérable au rang de simple dérapage ?