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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Désespérément implacable

Publié par Eric de Falco sur 25 Février 2012, 08:27am

Catégories : #les élections

Le chef de l’Etat n’a guère plus d’estime pour les politiques de son propre camp que pour ses adversaires de gauche qu’il a fustigés tout au long de sa campagne. Pour une bonne raison, personne ne lui arrive à la taille.

 

Le président va-t-il continuer de s’appuyer sur ses amis milliardaires, ceux du Fouquet’s, ses généreux donateurs qui se réunissent à l’hôtel Bristol, à deux pas de l’Elysée ? Pas davantage. Ils sont l’incarnation de ces élites, de cette oligarchie qu’il accuse de n’aimer ni le peuple ni la France.

 

Sarkozy va-t-il privilégier une grande négociation à l’allemande – lui qui admire tant l’Allemagne – avec les syndicats ouvriers et patronaux ? Pas question.

 

Les dirigeants syndicaux, comme tant d’autres, les hauts fonctionnaires, les magistrats, les journalistes, les responsables de la société civile font partie de ces corps intermédiaires qui empêchent, dit-il, le bon fonctionnement de la démocratie. Il pourra les consulter à la rigueur, les associer aux décisions s’ils les approuvent. Sinon…

 

Des dossiers aussi lourds que le temps de travail ou le statut des chômeurs ou encore dans un autre domaine la reconduite des étrangers aux frontières, ne peuvent relever que de la volonté du président.

 

Si ces corps intermédiaires n’ont pas l’honnêteté ou l’intelligence d’être d’accord, s’ils s’opposent, alors le peuple tranchera par référendum. La logique du discours du candidat président conduit au mieux à une votation à la Suisse, au pis au bonapartisme, voire au césarisme. Elle foule aux pieds les principes mêmes de la République et de la démocratie représentative.

 

C’est si vrai que le malaise est palpable au sein même de la famille gaulliste. Certains tentent de se rassurer comme ils peuvent. Tout cela ne serait qu’habileté tactique, habillage médiatique de la part d’un président qui joue ses dernières cartes. L’appel au peuple vise seulement à récupérer les brebis égarées chez Marine Le Pen ; l’introduction d’une part de proportionnelle pour la législative – de Gaulle et les gaullistes y ont toujours été hostiles – à séduire les électeurs centristes et écologistes. Les habits neufs du candidat du peuple ce serait en somme pour amuser la galerie.

 

Au fond, Nicolas Sarkozy n’aurait pas changé. Les preuves abondent. Il calque sa campagne sur celle de 2007 : mêmes lieux, mêmes discours, mêmes valeurs. Il fréquente toujours les grands patrons, lui qui avec son ami Proglio a tenté d’imposer Borloo à la tête de Veolia. Il continue de nommer ses proches à des postes-clés, contrairement à la tradition républicaine qui veut que l’on s’abstienne à l’approche de l’élection.

 

Et lorsqu’il s’agit de choisir sa porte-parole, le candidat du peuple désigne une femme issue de la grande bourgeoisie, la froide et distinguée NKM. N’est-ce pas la confirmation que Sarkozy a retenu les leçons de son premier maître à penser : Charles Pasqua ? L’ancien patron de Ricard lui a appris que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Sarkozy est-il réellement prêt à dénaturer les institutions en court-circuitant les pouvoirs intermédiaires ? Si les électeurs choisissent de ne pas prolonger son bail à l’Elysée, on ne le saura jamais. Et ce sera tant mieux.

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