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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Du bon usage de la démocratie

Publié par Eric de Falco sur 13 Janvier 2011, 08:08am

Catégories : #politique nationale

Le doute est aussi subit que l'engouement initial avait été général : et si les primaires décidées par le Parti socialiste français pour choisir leur candidat à l'élection présidentielle manifestaient le désir d'imiter un « modèle américain » difficilement transposable en France ? La décision de Ségolène Royal de se lancer dans la bataille, dix-huit mois avant l'élection, a jeté le doute sur un mécanisme américain recopié en France à la suite du lobbying victorieux de la fondation Terra Nova.

 

 Cette candidature qui suit celles, précédemment annoncées, de Manuel Valls et Arnaud Montebourg, et celle, presque assurée, de François Hollande, semble avoir pour premier résultat de réduire à un exercice sans grande portée la mise au point du programme socialiste. Lequel, théoriquement, devait engager le candidat choisi, quel qu'il soit.

 

Au-delà de cette question, le « modèle américain » des primaires longues ne se résume pas à la victoire en 2008 d'un Barack Obama fortifié par l'épreuve l'ayant opposé à Mme Hillary Clinton.

 

Plus fondamentalement, les systèmes politiques français et américain n'ont pas grand chose à voir entre eux. Aux Etats-Unis, régime fédéral, les primaires sont organisées par chaque Etat selon un calendrier qui peut durer quatre à cinq mois ; les deux principaux partis s'apparentent à des coquilles vides, largement inanimées entre deux scrutins, sauf pour collecter des fonds ; les électeurs signalent leur proximité politique au moment de leur inscription sur les listes électorales, ce qui n'est pas le cas en France ; enfin, l'élection présidentielle, qui se déroule Etat par Etat, n'offre pas toujours la victoire au candidat ayant remporté le plus de suffrages , et elle ne comporte qu'un seul tour.

 

Ce modèle rêvé ne correspond en rien à notre tradition démocratique et à notre histoire institutionnelle. Nos partis politiques sont plus basés sur le militantisme et l’engagement. Comment les militants de longue date qui cotisent chaque année selon un pourcentage de leurs revenus vont accepter de voir des inconnus jamais engagés venir choisir pour eux un candidat peut être sorti de nulle part. L’exemple italien a bien montré les limites de l’exercice.

 

Attention à ce que ce miroir aux alouettes ne soit pas la première étape d’un échec pas forcément impossible.

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