Le 2 octobre fut le tremplin que nous attendions pour amplifier la mobilisation et faire réussir les manifestations du mardi 12 octobre. Le mouvement social a réalisé un nouveau bond samedi en atteignant les 3 millions de manifestants, dont certains salariés de PME ou des jeunes qui manifestaient pour la première fois.
Sarkozy s’entête et se heurte à 70 % des électeurs qui trouvent injuste sa contre-réforme des retraites. C’est maintenant, pas en 2012, que se joue l’avenir des retraites. C’est maintenant, d’ailleurs, que se joue 2012.
L’enjeu de la bataille qui a lieu est simple :
• soit le montant des pensions de retraite continue de baisser fortement parce que le gouvernement de droite refuse d’augmenter les ressources des caisses de retraite,
• soit le montant des pensions de retraite est maintenu parce qu’un gouvernement de gauche taxera les profits pour augmenter les ressources des caisses. Surtout pas d’augmentation des cotisations sociales, exige le Medef. C’est le rôle de toutes les mesures décidées par la droite :
• faire le calcul sur les 25 meilleures années,
• supprimer l’indexation des retraites sur les salaires,
• augmenter le nombre d’annuités nécessaires à 41,5,
• instaurer une décote de 5 % par annuité manquante,
• augmenter à 62 ans l’âge du droit de partir à la retraite,
• augmenter à 67 ans l’âge de départ à la retraite sans décote.
Restaurer le montant des pensions en augmentant les ressources des caisses de retraite, c’est :
• rétablir le calcul sur les 10 meilleures années,
• rétablir l’indexation des retraites sur les salaires,
• ramener le nombre d’annuités à la moyenne effectuée et y inclure les années d’études après 18 ans,
• maintenir à 60 ans le droit de partir à la retraite,
• supprimer les décotes et donc ramener à 60 ans la retraite à taux plein,
• augmenter de 0,3 points par an le taux des cotisations sociales.
À chacun son rôle :
L’unité de la gauche est nécessaire pour faire campagne en faveur des mesures pour les retraites sur lesquelles les partis de gauche s’accordent déjà et pour soumettre au débat public les moyens de financer notre système de retraite par répartition.
L’unité intersyndicale est nécessaire pour faire reculer Sarkozy. Déjà plusieurs syndicats ou dirigeants syndicaux, en premier lieu Bernard Thibault, estiment que des grèves reconductibles, décidées par des assemblées générales intersyndicales souveraines, sont possibles. Leur extension acculerait le gouvernement, l’empêcherait de gouverner
Le principal encouragement adressé aux assemblées générales intersyndicales serait constitué par la campagne des partis de gauche qui, par leur unité, montreraient qu’un débouché politique existe, que la gauche est prête à gouverner