L'éducation en danger

Publié par Eric de Falco sur 20 Octobre 2011, 23:00pm

Intervention d’Eric de Falco, Conseiller Général du 1^er Canton de Rouen

Rassemblement « Les parapluies noirs »

20 octobre 2011

Rouen – Théâtre des Arts

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les Maîtres E,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d’abord vous remercier collectivement d’être venus aussi nombreux aujourd’hui à l’occasion de ce « rassemblement des parapluies noirs » sur le parvis du Théâtre des Arts.

Nous aurions assurément tous aimé porter une autre couleur que le noir aujourd’hui. En effet, le noir reste le symbole de la tristesse, du deuil, mais également de la révolte.

La tristesse, c’est celle que nous ressentons collectivement lorsque nous dressons ensemble le constat de la situation dans laquelle se trouve l’Education Nationale et, plus spécifiquement, les RASED. Depuis 2007, les conditions d’enseignement se dégradent sous l’impulsion d’une politique nationale à contre-courant des réalités du terrain.

Nous le constatons partout, les suppressions de postes s’accumulent, des classes ferment, les réseaux d’aides spécialisés sont démantelés. Or, la conséquence de ceci nous la connaissons tous, plus d’élèves par classe, de moins bonnes conditions de travail et d’études et, à l’arrivée, le risque d’augmenter l’échec scolaire qui fait que 150 000 élèves sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. La boucle est bouclée, la reproduction des inégalités continue.

Le deuil également, celui des suppressions de postes, je l’ai dit, près de 68 000 depuis 2007, 3500 en RASED, celui de la formation, des enseignants d’abord qui sont désormais bombardés dans des classes sans formation, de la spécificité de celle des maîtres E et G. Et pourtant, nous savons à quel point votre formatin orientée vers les techniques d’apprentissage, les processus cognitifs est primordiale pour casser cette reproduction des inégalités en accompagnant les élèves les plus en difficultés. Cet aide, en lien avec les maîtres E, les psychologues scolaires et les autres professionnels du secteur est indispensable pour combattre cette résignation qui semble guider l’action du Gouvernement.

Mais le noir, c’est également la couleur de la révolte, et c’est bien cette révolte saine et pacifique qui nous guidera aujourd’hui dans notre cheminement vers la Préfecture où vous solliciterez une audience qui, je l’espère, vous sera accordée.

Notre cortège constitué de centaines et de centaines de parapluies noirs est à l’image de notre détermination : solide, compacte, résolue à avancer vers notre objectif commun, celui d’offrir une meilleure éducation aux élèves en difficultés et au-delà à tous les élèves.

Les récentes manifestations rassemblant des enseignants et personnels de l’Education Nationale sont un signe du malaise que vit le monde de l’enseignement. Ces actions déboucheront nécessairement sur une prise de conscience collective.

Au sein de nos collectivités, nous travaillons ardemment à la mise en place d’une autre politique éducative. C’est le sens de l’action du Département, qui depuis 2004, investit de nouveau dans l’éducation, développe de nouveaux dispositifs comme le Contrat de Réussite Educative, ou encore les Espaces Numériques de Travail, montrant ainsi qu’une autre politique éducative est possible mais surtout souhaitable.

Mesdames, Messieurs, j’en terminerai ainsi mon intervention d’aujourd’hui. Dans quelques minutes notre cortège partira du Théâtre des Arts, avec une destination claire, à l’image de nos objectifs et des valeurs qui animent ce mouvement auquel les élus s’associent tout naturellement.

Je vous remercie.

Déstabilisation des territoires.

A très bientôt, mercredi 2 novembre!

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