Les conservateurs, membres de l'alliance gouvernementale sortante, ont remporté une victoire étriquée aux législatives du dimanche 17 avril en Finlande. Les nationalistes ont, eux, réalisé une percée historique en devenant la troisième force politique du pays. Sur les 200 sièges du Parlement, la commission électorale en a octroyé 44 à la Coalition nationale (conservateurs), 42 au Parti social démocrate (SDP), qui était dans l'opposition, et 39 aux nationalistes de droite des Vrais Finlandais qui font nettement mieux encore que ce que leur avaient laissé espérer les sondages.
La commission électorale a enregistré une forte participation de 70,4 % contre 67,9 % lors des législatives de 2007. Le quatrième grand parti, le Centre, dirigé par le premier ministre sortant, Mari Kiviniemi, a obtenu 35 sièges. En perdant seize députés, il devient la quatrième force politique du nouveau Parlement.avec 15,8 % des votes. "Mes chers amis, nous avons écrit l'histoire !", s'est enflammé le chef de la Coalition nationale, Jyrki Katainen, qui devrait devenir le prochain premier ministre.
Les Vrais Finlandais gagnent, eux, 34 sièges par rapport à l'assemblée sortante. Ancien plus petit parti parlementaire, il devient le troisième plus important. Ce résultat constitue une victoire personnelle pour leur charismatique leader, Timo Soini, qui a délivré un discours populiste, eurosceptique et qui a su gérer le débat controversé sur l'immigration. "Parfois, cela paie de tenir à ses convictions même si l'on se heurte à des obstacles et même si l'on est raillé"
Le parti de M. Soini est le seul à avoir progressé par rapport aux dernières législatives. Son chef a déjà fait savoir qu'il voulait modifier les modalités du plan de sauvetage du Portugal. A la différence d'autres pays de la zone euro, le Parlement finlandais a le droit de se prononcer sur les demandes de financement de plans de sauvetage de l'Union européenne. Les bons résultats des Vrais Finlandais signifient qu'ils participeront probablement aux discussions sur la formation d'un gouvernement et Timo Soini s'est empressé de réaffirmer son hostilité au plan de sauvetage du Portugal.
"Ces mesures, je ne pense pas qu'elles seront maintenues", a-t-il dit au média YLE en parlant du plan préparé pour le Portugal, troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande, à avoir besoin de mesures de sauvetage. "C'est un mauvais accord", a-t-il ajouté.
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