Ce mercredi 3 février, Dominique Strauss-Kahn convie le premier cercle de ses amis à dîner. Autour du patron du Fonds monétaire international (FMI) et de son épouse, Anne Sinclair, à peine une dizaine de personnes. Plusieurs députés, dont les lieutenants Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Marie Le Guen. Des cadres strauss-kahniens du PS. Et des salariés de la puissante agence de communication Euro RSCG.
L’affaire est sérieuse. «Je ne veux pas que cette réunion soit rendue publique», verrouille d’emblée DSK, marqué à la culotte, depuis Washington, par un board plutôt sourcilleux quant au mélange des genres et aux incursions de son représentant sur le terrain de la politique française.
Depuis un déjeuner avec ses partisans, un an et demi plus tôt, c’est la première fois que DSK, à cette échelle, rassemble ses proches. Pour parler politique. Et rien que politique. «Si ce soir je vous ai réunis, c’est pour réfléchir avec vous», explique-t-il afin d’ouvrir l’appétit de ses ouailles. Il régale ensuite l’assistance: «Ma réflexion n’est pas achevée. Mais elle a commencé.» Claire allusion à la présidentielle de 2012.
Tout y passe. Les sondages. Les régionales. Le cas Georges Frêche, sulfureux patron de la région Languedoc-Roussillon. La situation en province et en banlieue. L’état de la droite, l’affrontement entre Sarkozy et Villepin, le rapport de force au sein du groupe UMP. Ses amis parlent, le renseignent. Lui écoute. «Il cherche à comprendre un certain nombre d’éléments. Il se préoccupe des grandes plaques tectoniques de la vie politique du pays», raconte un participant.
Peu d’affirmations. Beaucoup d’interrogations. Et il sollicite ses amis sur les sujets qui comptent: «J’ai besoin de notes. Quand vous le sentez nécessaire, éclairez-moi. Donnez-moi des éléments qui puissent alimenter ma réflexion.»