Marine Le Pen veut être la "candidate des oubliés", des invisibles (…)Lors de son premier grand meeting de campagne, à Metz, la candidate du Front national a renvoyé dos à dos la droite et la gauche et appelé les déçus des deux bords à la rejoindre.
Osez regarder la vérité en face, même si cette vérité vous fait mal, même si elle vous blesse ! Le pacte sacré entre la droite affairiste et immorale et la gauche boboïsée et corrompue vous a laissés au bord du chemin", a notamment lancé Mme Le Pen devant plus de mille personnes – pour 800 places assises – moyennant 5 euros l'entrée.
Mme Le Pen se veut aussi la candidate du "retour au réel"…. Un président qui aime profondément la France, (...) un président du retour au réel dans lequel vivent tous les oubliés de la politique française."
Dans cette Lorraine en majorité conservatrice, où de nombreux déçus du sarkozysme rejoignent le parti d'extrême droite, la présidente du Front national s'est d'abord adressée aux "hommes et femmes de droite". "Les promesses qui refleurissent à quelques mois des élections sont des berceuses", a-t-elle déclaré.
Mais elle a surtout attaqué la gauche. Il est vrai que l'actualité la sert. Les soupçons de corruption pesant sur la fédération PS du Pas-de-Calais, que Marine Le Pen dénonce depuis des années, lui ont servi pour tenter de capter un électorat dont elle est convaincue qu'il constitue un important réservoir de voix.
"Hommes et femmes de gauche, regardez ce qu'ils ont fait de vos espoirs ! Regardez ce qu'elle est devenue, la gauche qui devait apporter le progrès, soutenir les plus faibles, défendre ceux qui travaillent et qui peinent, leur offrir des lendemains qui chantent !" a déclaré Mme Le Pen. Pour elle, la gauche "a tout abandonné, elle a tout trahi, elle est aujourd’hui corrompue jusqu'à la moelle par l'argent et le pouvoir". Elle l'a aussi présenté comme complice de "l'immigration massive, incontrôlée, dérégulée", des délinquants et, partant, de l'insécurité. Evoquant le droit de vote des étrangers, qui servirait à "fabriquer" des électeurs de gauche, Marine Le Pen a insisté sur sa dénonciation extrêmement virulente de la corruption qu'elle attribue au Parti Socialiste.
Evoquant les délocalisations et les fermetures d'usines, Mme Le Pen a mis en avant un nouveau clivage, celui qui oppose la "caste" des "mondialistes" (UMP et PS) aux "nationaux" (FN). Elle a longuement évoqué, comme rempart à la mondialisation et à ses "complices", "francophobes et européeistes", la notion de patrie.
Ce catalogue absurde, qui dépasse la somme des clichés habituellement pratiqués flatte les Français dans ce qu’ils ont de craintes, de repli sur eux-mêmes et d’angoisses sociales. On ne peut construire un avenir au pays sur le repli et la haine de l’autre !
Seule la solidarité, la cohésion sociale et l’implication de tous vers un but de développement et d’épanouissement de chacun peuvent être porteur d’avenir ! Il en fût ainsi des soldats de Valmy, des poilus de 14, du conseil national de la Résistance des ordonnances de 45 !