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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


On ne peut plus faire semblant!

Publié par Eric de Falco sur 28 Septembre 2013, 07:06am

Il y aura un volume 2 au célèbre rapport Stern sur l'économie sur le changement climatique. L'économiste britannique Nicholas Stern et l'ancien président du Mexique Felipe Calderon, qui en sera le président, ont annoncé, mardi 24 septembre à New York, la création d'une commission, dont la mission d'une durée d'un an, sera de tracer la voie d'une croissance économique compatible avec la lutte contre le réchauffement. Il ne s'agira pas comme en 2006 de faire uniquement plancher des économistes pour évaluer le coût des impacts liés à l'élévation des températures.

 Quelque 5 500 milliards d'euros, 5 % à 20 % du PIB (produit intérieur brut) mondial d'ici à 2050, une récession équivalente à celle des années 1930..., avait à l''époque prédit le professeur de la London School of Economics si aucune action n'était engagée pour contrecarrer le dérèglement climatique. Mais une fois passé le choc de ces chiffres astronomiques, force est de constater que sa mise en garde n'a pas déclenché la prise de conscience attendue de la part des gouvernements. L'enlisement des négociations internationales sur le climat en témoigne.

 "Pour la plupart des décideurs – publics ou privés –, la lutte contre le réchauffement est synonyme de sacrifices, de pertes d'emplois et de revenus. Nous pensons que c'est une erreur d'opposer l'action contre le changement climatique et la croissance. Il est possible d'avoir les deux et nous sommes persuadés que si nous en faisons la démonstration, les dirigeants suivront", a expliqué Felipe Calderon.

 Changement d'approche, donc. "Nous devons écouter sérieusement ceux qui nous disent que cette transition énergétique peut faire du mal et il faut prendre en compte ce qui s'est passé depuis sept ans. La croissance des émissions polluantes a été plus rapide qu'on ne l'avait anticipée, la crise économique est venue, les politiques ont fait preuve d'attentisme et dans le même temps, il y a eu des progrès technologiques considérables. Il faut tenir compte de tout cela", a expliqué Lord Stern.

 D'anciens responsables politiques, des dirigeants de grandes entreprises tel Paul Polman, le PDG d'Unilever ou des banquiers comme Chad Holliday, le président de Bank of America, ainsi que plusieurs instituts de recherches, participeront donc à cette initiative portée financièrement par sept pays (Colombie, Ethiopie, Indonésie, Corée du sud, Norvège, Suède et Royaume-Uni).

 Alors que le groupe intergouvernemental d'experts sur l''évolution du climat (GIEC) s'apprête à rendre public son 5e rapport, les économistes enrôlés dans le rapport Stern 2 sont conscients que "le problème n'est plus du côté de la science climatique, mais du côté de l'économie". "La réalité du réchauffement ne fait plus de doute, mais il reste à convaincre les ministres des finances et les investisseurs privés de se sentir concernés", reconnaît le président du Word Ressources Institute, Andrew Steer.

 Faut-il mieux pour cela parler des marchés qui vont créer la transition énergétique que des accidents qui attendent l'économie mondiale si les grands pollueurs ne se ressaisissent pas ? Lord Stern a promis de travailler "l'esprit ouvert". Il est un scénario que la Commission semble cependant d'emblée avoir exclu de son horizon : la décroissance. Pour les pays en développement qui veulent à leur tour goûter à la prospérité comme pour les pays riches qui n'entendent pas remettre en cause leur mode de vie : elle n'est tout simplement pas une option. C'est en partant de cette réalité que la commission Stern 2 s'efforcera de formuler des recommandations pour parvenir à une économie mondiale décarbonée d'ici quelques décennies.

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