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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Pression fiscale... et justice sociale

Publié par Eric de Falco sur 11 Octobre 2013, 06:21am

La France se distingue par un système de prélèvement bien plus juste socialement que la plupart des autres pays développés. Ainsi, si le travail est relativement plus taxé en France via les cotisations salariales et patronales, la part des impôts indirects (TVA) et surtout directs (impôt sur le revenu) dans les prélèvements obligatoires y est souvent moindre qu’ailleurs. En matière de TVA (la moitié des recettes fiscales en France) la France se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne. Cet impôt particulièrement inégalitaire, qui touche en premier lieu les plus modestes - qui dépensent la totalité de leur revenu sans pouvoir épargner - était de 19,6% en France en 2011, contre 20,7% en moyenne en Europe. Il atteint même 25% au Danemark, 23% au Portugal et en Irlande, 21% en Espagne et en Italie ou encore 20% au Royaume-Uni.

Mais c’est surtout par rapport à l’impôt sur le revenu (IR) que les disparités sont les plus fortes. Le seuil de son déclenchement se situe autour à 15 000 euros en France, contre 6 800 en Belgique, 7 600 en Allemagne ou 10 950 en Suisse. Résultat : la moitié des Français ne sont pas imposables. Et si la France s’est alignée sur ses grands voisins européens en créant une nouvelle tranche à 45%, les seuils d’imposition y sont plus progressifs qu’ailleurs, ce qui explique que la part des contribuables les plus modestes y est moins importante, tandis que celle des ménages aisés est surreprésentée. Il n’existe par exemple que trois tranches en Angleterre, où l’on atteint le taux maximal de 45% à partir de 1 650 euros net par mois, soit le revenu médian français ! En Belgique, où la tranche supérieure atteint 50% et la progressivité est bien plus rapide (la première tranche commence à 25% contre 5,5% en France), le travail est finalement bien plus taxé qu’ailleurs, à l’inverse du capital, quasiment exonéré d’impôts. Ce pays a ainsi choisi, comme beaucoup d’autres, de financer la faible imposition du capital par de forts prélèvements sur les actifs.

Au final, la position des contribuables français est peut-être une des plus enviables des pays développés. Ce qui ne les empêche pas, pour 84% d’entre eux (1), de «ressentir un ras le bol fiscal». Mais sans pour autant croire, pour 70% des Français (2), à la pause fiscale décrétée par l’exécutif.

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