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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Réalisme

Publié par Eric de Falco sur 3 Décembre 2011, 08:17am

Catégories : #actualité

Il est tentant, en période de crise, de vouloir serrer la vis, or c'est tout l'inverse qu'il conviendrait de faire. Le pourcentage de fraudeurs est plus facilement détectable quand la situation s'améliore que lorsqu'elle se détériore, car les individus sont alors dilués dans la masse.

 

Comment voulez-vous démasquer les fraudeurs lorsque tout va mal ? Prenons l'exemple de l'allocation chômage : une personne qui préférerait rester sans emploi plutôt que d'en trouver un sera nettement plus identifiable si la situation économique est bonne. Lorsque le taux de chômage croît et que le nombre d'emplois diminue, c'est plus compliqué de distinguer celui qui refuse de travailler de celui qui, réellement, ne trouve pas d'emploi. Idem pour les arrêts maladie : il est complexe quand tout va mal de distinguer le vrai du faux et d'aller mettre des amendes pour fraude. La situation économique ne permet pas non plus de placer un contrôleur derrière chaque personne.

 

Le taux de fraudeurs est faible – 1 à 2% pour les dépenses de santé par exemple – et le noyau dur des "grands fraudeurs" assez restreint. Nous avons donc une valeur absolue – le nombre de fraudeurs –marginale et une valeur relative – lutter en période de crise – peu efficace. Voilà pourquoi il me semble vain de mener une chasse aux fraudeurs en ce moment.

 

Le problème, c'est que les politiques prennent souvent leurs décisions à contretemps. Une politique économique doit être contra-cyclique, c'est-à-dire qu'il faut profiter des hautes conjonctures pour réduire les dépenses. Or cela n'est quasiment jamais appliqué ; dans ces périodes-là, la tendance est plutôt de se dire "tout va bien, nul besoin de s'embêter". Le résultat est que lors des conjonctures basses, le mot d'ordre devient "nous ne pouvons plus aider".   

 

Il est plus utile de répartir les contributions à la solidarité nationale selon les moyens de chacun plutôt que de poursuivre, avec des moyens disproportionnés par rapport au résultat, les plus vulnérables pour qui les prestations servies sont souvent le seul moyen de survivre.

 

S'il y a bien une différence entre droite et gauche, c'est bien celle là

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