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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Un coup de gueule militant

Publié par Eric de Falco sur 19 Octobre 2013, 06:36am

Catégories : #les élections

La force de notre colère est immense aujourd’hui. Le résultat de Brignoles était prévisible, attendu et s’est confirmé. Le FN re-gagne le canton de Brignoles. Re-gagne car il faut rappeler que cette élection partielle fait suite à deux annulations. En 2011, le FN avait déjà gagné ce canton. En 2012, au nom d’une gauche rassemblée, Claude Gilardo, maire de Brignoles, avait battu le FN malgré le «ni-ni» de Jean-François Copé et de la députée locale UMP de la circonscription. Certes, la mise en scène n’avait pas été la même. La valse médiatique non plus. C’était un homme de gauche qui gagnait face au FN sur une terre sarkozyste. Il faut croire que l’intérêt des médias pour Brignoles est à géométrie variable. La force de notre colère, elle, est toujours immense aujourd’hui.

Nous, militants d’une gauche rassemblée, nous menons la bataille culturelle contre les idées et les méthodes du FN depuis plus de dix ans maintenant. Tous étaient là hier soir, masqués derrière l’image bien proprette du candidat parachuté par l’appareil FN sur les terres de Brignoles. Et pourtant, peu de médias font réellement cas de la réalité locale.

La presse fait circuler les bons mots des uns et des autres sans rarement prendre le temps de vérifier les informations qu’elle diffuse. Claude Gilardo a sorti sa commune d’un immobilisme dévastateur. Rappelons que la gauche dirige cette ville depuis 2008 seulement et qu’elle a gagné contre la municipalité sortante UMP. Rappelons aussi que ce sont près de 50 millions d’euros pour la jeunesse, l’emploi, le développement économique local et la qualité des services publics qui ont été investis depuis 2009, soit deux à trois plus que les années précédentes.

Parce que nous sommes les premiers sur le terrain du combat, parce que nous y sommes au quotidien, nous voulons que la lumière soit faite sur quelques éléments de la base, qui méritent au moins autant d’être soulevés que la formidable opération de communication orchestrée par le FN. Voilà pourquoi nous voulons livrer notre témoignage avec force, colère et sans langue de bois.

Quel étonnement pour nous d’entendre que ce candidat du FN serait le porteur d’une «vague bleu marine» d’un soi-disant renouvellement : très peu de journalistes ont fait écho au fait que ce monsieur est un permanent politique du groupe FN du conseil régional PACA. Qu’il est l’émanation même des apparatchiks politiques d’un appareil qui ne fait que mettre en scène une nouvelle phase de son développement avec un surprenant silence critique. Ce monsieur est venu s’installer à Brignoles en décembre 2012 avec la seule fin de pouvoir se présenter aux élections locales. Depuis, il sert la soupe d’une colère aveugle et sans proposition aucune, d’un parti d’extrême droite. Le scénario d’un FN triomphant sur l’idée qu’il faille exclure les Arabes de France parce qu’ils sont arabes. Nous provençaux gardons le souvenir de ces «mange spaghettis» stigmatisés au début du siècle dernier dont nous sommes aujourd’hui les descendants. Hier comme aujourd’hui nous avons la responsabilité de mener la bataille culturelle.

Bien évidemment, nous ne sommes pas sourds face au désarroi d’une partie des électeurs qui votent parfois pour nous. Nous ne sommes pas de ceux qui nient les problèmes. Le courage est l’essence même de notre militantisme sur des terres si difficiles. Réduire cet électorat à un peuple de gauche trahi et désarmé est un peu court. Toutefois, les bureaux de vote de gauche à Brignoles sont précisément ceux qui ont placé la candidate UMP en tête, parfois loin devant le Front National comme dans le bureau 9, le bureau d’un quartier populaire dans lequel la candidate républicaine recueille 56% des suffrages. Il est là, le vote républicain. Quant au village de La Celle, qui se distingue pour n’avoir que de l’habitat individuel plutôt prisé, il est celui qui place le Front National le plus en tête avec plus de 60% des suffrages, un village qui avait voté pour Nicolas Sarkozy à 65,3%. Il y a des réalités objectives qui ne trompent pas.

Notre cri de colère porte enfin sur notre solitude. Casser cette spirale du FN passe par un combat collectif. Nous ne cherchons pas à nous défausser, à trouver des responsables. Mais l’introspection ne peut être uniquement celle de quelques-uns. La gauche locale mène un combat solitaire face à l’implantation du FN dans le Var et les Alpes-Maritimes depuis plusieurs années. N’oublions pas non que la droite locale y flirte avec le FN à sa mode décomplexée, comme la députée locale, Madame Pons, qui s’inquiétait des flux d’étrangers générés par l’institution du mariage pour tous. Indéniablement, la déliquescence de la droite locale crédibilise les idées démagogiques du FN. Et face à un appareil d’extrême droite se déplaçant en meute, les partis de gauche ont la responsabilité d’apporter une réponse structurelle, nationale et collective.

Elsa DI MEO secrétaire nationale du PS et Cédric OMET secrétaire local du PS de Brignoles

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