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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Un premier grand débat, un tour de chauffe

Publié par Eric de Falco sur 15 Février 2012, 08:38am

Catégories : #les élections

Il y a un point commun entre Valéry Giscard d’Estaing et Alain Juppé, c’est que ces deux inspecteurs des finances ont, chaque fois qu’ils passent à la télévision, quelque chose de prestigieux, d’intelligent, d’expert, et en même temps d’agaçant parce qu’ils sont trop condescendants et sûrs d’eux-mêmes. Alain Juppé donnait l’impression jeudi qu’il fallait qu’il donne la leçon alors qu’il eût fallu qu’il débatte.

 

 François Hollande a été très bon. Il n’avait rien d’arrogant, il était explicatif. Face à ces annonces et explications, qui étaient un peu plus concrètes que d’habitude, il fallait détricoter les arguments sans agressivité et sans interruption permanente.

 

Les derniers moments d’échanges, à propos de l’Europe et de la croissance, sont sûrement apparus tellement plein de bon sens aux chefs de PME, auto-entrepreneurs, artisans, qu’au fond, François Hollande a fini par apparaître comme le défenseur des petits contre les gros, des pauvres contre les riches.

  

Alain Juppé n’avait alors plus l’image d’un gaulliste ou d’un chiraquien historique mais celle d’un défenseur de Nicolas Sarkozy sans humour. Surtout, que François Hollande a eu l’humour de lui dire que si Nicolas Sarkozy n’était pas le candidat de l’UMP, il avait peut-être ses chances.

   

Pour Alain Juppé, cela doit être terriblement dur d’accepter la réintégration dans le commandement intégré militaire de l’OTAN, de recevoir un dictateur comme Ouattara, cela doit être particulièrement dur aussi pour lui d’assumer des réformes ou des propositions non suivies d’effets ou de mauvais effets (le bouclier fiscal) et enfin d’assumer toutes les affaires qui sont venues ponctuer le quinquennat : Clearstream, Polanski, Frédéric Mitterrand et la Thaïlande, Jean Sarkozy et l’EPAD, Liliane Bettencourt et Eric Woerth. Lui qui avait déjà été condamné pour des délits qu’il n’avait pas forcément commis lui-même, et qui l’ont obligé à s’exiler et à être inéligible.

 

Il avait aussi été battu aux législatives lorsqu’il était ministre d’Etat dans le premier gouvernement Sarkozy parce qu’il pensait qu’il était plus fort et "droit dans ses bottes" comme il l’a montré jeudi soir. La TVA sociale, mesure impopulaire s'il en est, a en effet fait perdre 50 sièges à l’UMP. Alain Juppé, gaulliste social d’origine modeste, a donc eu beaucoup de mal à défendre les ploutocrates milliardaires, copains de Sarkozy, et à aller se battre contre François Hollande, qui s’oppose à cette mesure injuste, qui fait du mal à tous les Français.

   

François Hollande a beaucoup de métier, peut-être pas l’expérience de quelqu’un qui aurait été ministre, mais le métier de quelqu’un qui a longtemps été premier secrétaire du parti socialiste. Les Français veulent des débats de haute volée, ils veulent sentir le cœur, les tripes de l’individu. La force de François Hollande aujourd’hui est la même que celle de Jacques Chirac en 1994-95, il a sillonné la France profonde. Sa Corrèze, son Tulle, le Limousin lui donnent la compréhension de ce que sont la misère, la difficulté.

 

Lorsque les inspecteurs des finances de Bercy vous parlent du pouvoir d’achat, ils ne savent pas réellement ce que cela signifie de ne pas pouvoir acheter une baguette ou un litre de lait.  François Hollande devrait donc surtout débattre avec François Bayrou, avec Marine Le Pen, avec Nicolas Sarkozy. Nous avons eu Jean-Baptiste, attendons Jésus Christ.

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