Devant quelque 1.300 militants et élus PS réunis à la Mutualité, samedi 27 mars, Martine Aubry s'est montrée particulièrement incisive contre Nicolas Sarkozy et son "revirement de plus" au sujet de la taxe carbone.
La première secrétaire a ironisé sur le chef de l'Etat: "J'aimerais qu'on se rappelle les discours enflammés écologiques du président de la République lors du Grenelle de l'environnement ou lorsqu'il est parti à Copenhague (sommet climat en décembre)".
"Je me rappelle de son soutien sans faille à la taxe carbone. Il a dit avant de partir à Copenhague que la taxe carbone était une réforme aussi importante que l'abolition de la peine de mort", a rappelé Martine Aubry.
"Alors je me dis : il valait mieux avoir Mitterrand ou Badinter en 1981 que d'avoir Sarkozy et Fillon aujourd'hui!", a-t-elle lancé, vivement applaudie.
La première secrétaire du parti socialiste a poursuivi en affirmant que le chef de l'Etat "avait inventé une taxe carbone qui était ni écologique ni sociale".
Martine Aubry a estimé que Nicolas Sarkozy "ne voulait pas la rendre plus écologiste, car on touchait aux grandes entreprises et il ne voulait surtout pas la rendre plus sociale pour qu'elle ne coûte pas aux catégories populaires moyennes comme nous l'avions demandé", avant d'ajouter "alors, il l'abandonne. Un revirement de plus dans ses engagements".
Elle a ensuite ironisé sur le président qui disait concernant le pacte de Nicolas Hulot dans lequel figurait la taxe carbone: "Je l'ai signé. Je le fais. Et il avait ajouté: c'est une question d'honnêteté. Si on ne le fait pas, on n'est pas honnête".
"Eh bien, Monsieur le Président, c'est vous qui le dites, voilà!", a-t-elle lancé, déclenchant des applaudissements nourris.
La première secrétaire du PS, a par ailleurs affirmé devant les cadres du Parti, une semaine après leur succès écrasant aux régionales, que "l'heure n'est pas au repos ni à l'auto-satisfaction". La patronne du PS, un peu aphone, a lancé à
la Mutualité : "Nous accueillons cette victoire avec responsabilité et même gravité. L'heure n'est pas au repos ni à l'auto-satisfaction". "Oui, il y a une victoire, inutile de le nier, mais il
n'y a aucune raison de faire du triomphalisme", a-t-elle assuré.
"Notre pays est en crise. Beaucoup d'hommes et de femmes souffrent. Ils attendent d'abord de nous des réponses immédiates, une autre société à préparer pour demain et nous devons être au
rendez-vous du travail sur le terrain mais aussi de la réflexion", a poursuivi la maire de Lille.
Martine Aubry a également adressé remercier élus et militants. "On a retrouvé un grand parti au côté des présidents de région", a-t-elle assuré, rappelant le succès de la gauche
de 21 régions sur 22 en métropole.
"Chacun se disait après cette belle campagne, enfin un week-end (...) Eh bien, nous l'avons promis aux
Français. Dimanche, nous avons entendu ce qu'ils nous disaient. Nous n'avons pas le droit au repos, nous
devons être là", a assuré la première secrétaire socialiste qui veut contrer "ce scandaleux projet" des collectivités territoriales.
"Nous devons être au rendez-vous et vous êtes au rendez-vous quand il s'agit de défendre ce à quoi nous tenons, la démocratie, le service rendu aux habitants, les services publics de proximité".
"Nous n'avons pas un moment à perdre", a-t-elle lancé.
Un calendrier a été par ailleurs voté auparavant à l'unanimité par le Conseil national (Parlement) du PS,
avec quatre conventions : nouveau modèle (29 mai), rénovation (3 juillet) sur l'important sujet des primaires, international (9 octobre) et égalité réelle (11 décembre).