Dans un souci de transparence, le ministre de l'Education Vincent Peillon a décidé de rendre publics dix-sept rapports restés secrets sous son prédécesseur, Luc Chatel. L'un d'eux pointe en particulier le problème de remplacement des professeurs absents, le total des absences non-remplacées s'élevant environ à 2,6 millions d'heure, dont 2,1 millions de "courte durée". Un rapport accablant que "le Monde" a passé au crible.
Selon les inspecteurs, les remplacements solutionnés ne concernent quasiment que les absences "longues" (congés maternité, d'adoption, de longue maladie, etc.). Les professeurs absents sont alors remplacés dans 96% des cas. En revanche, pour les absences "courtes", de moins de quinze jours, seuls 20% des enseignants sont remplacés.
Le rapport souligne que ces congés courts, souvent récurrents et pris par les mêmes professeurs en difficulté, sont souvent vécus par les parents comme une "profonde injustice à l'égard de leurs enfants"."Le taux de couverture varie selon les académies de 11% à 27%", précisent les rapporteurs. C'est "le problème majeur", insistent-ils
Si les absences longues sont prises en charge par un corps de remplaçants dédié, les solutions ponctuelles sont gérées par les chefs d'établissement. Ceux-ci ont alors le choix, soit de faire appel à des étudiants, soit de demander aux enseignants de faire des heures supplémentaires.
les inspecteurs suggèrent de créer des postes de "permanence". "Le but serait de rendre des enseignants immédiatement disponibles en cas d'absence d'un de leurs collègues. De cette manière, on peut escompter parvenir à une couverture quasi totale des heures non effectuées pour cause d'absence d'un ou de quelques jours", selon les rapporteurs.