Le nouveau directeur du festival de théâtre explique à «Libération» pourquoi il envisage de délocaliser la manifestation si le candidat frontiste est élu. Et appelle ses concitoyens à «se réveiller»
Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon, revient sur le score du Front national dans la ville, où le candidat frontiste, Philippe Lottiaux, est arrivé en tête dimanche soir, avec 29,63% et 27 voix d’avance sur la socialiste Cécile Helle, qui a recueilli 29,54% des suffrages. En cas de victoire au second tour, Py déclare qu’il ne lui sera pas possible de travailler avec cette mairie, comme il l’avait déjà dit il y a quelques jours.
Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Les structures du festival sont totalement imbriquées avec celles de la ville. Je n’envisage que deux solutions possibles: soit je démissionne et on nomme un nouveau directeur ; soit on délocalise le festival dans une autre ville, si mes tutelles sont d’accord.
Le festival ne m’appartient pas, pas plus qu’à la mairie, qui apporte 28% du budget. Ensuite il y a les collectivités locales, l’Etat, les sponsors… Ce grand rendez-vous génère des retombées considérables à la Cité des papes, un peu plus de 20 millions d’euros par an, alors que celle-ci ne le subventionne qu’à hauteur de 2 millions. En ce qui concerne l’édition 2014, j’assure que la manifestation aura lieu de toute manière cet été. Ça sera une édition de résistance