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Le blog de Eric de Falco

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conseiller général du 1° canton de Rouen


Opération vérité sur les comptes publics

Publié par Eric de Falco sur 17 Septembre 2014, 07:16am

Et ce n'est pas reluisant. A chaque rentrée parlementaire, le refrain est le même : le budget s'annonce comme l'un des plus compliqués de la Ve République. Les déclarations de Michel Sapin mercredi 10 septembre montrent néanmoins l'ampleur réelle des défis auxquels le gouvernement est confronté cette année.

Si l'exécutif affiche sa détermination à maintenir le cap à travers ses arbitrages, ce qu'il dit des comptes publics traduit bien les difficultés économiques de la France. C'est la première tranche des 50 milliards d'euros d'économies que le gouvernement s'est engagé à réaliser durant les trois dernières années du quinquennat. Et c'est un bel effort. Car les éléments ne sont pas favorables. Notamment l'inflation. Elle est plus faible que prévue, ce qui ralentit la hausse naturelle théorique des dépenses publiques, par rapport à laquelle les économies sont calculées.

On s'attendait à ce que le gouvernement annonce 19 milliards d'euros d'économies, quitte à repousser une partie de l'effort au budget 2016. "On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible", avait plaidé Michel Sapin le 2 septembre. "Les deux milliards d'économies qui ne seront pas réalisés à cause de la faiblesse de l'inflation seront donc compensés", a-t-il corrigé. Et de détailler : "Les dépenses de l'Etat et de ses opérateurs diminueront de plus de 1 milliard d'euros, quand naturellement elles auraient progressé de 6 milliards. La baisse des dotations aux collectivités locales sera confirmée à hauteur de 3,7 milliards. S'agissant de la sécurité sociale, plusieurs milliards d'économies ont déjà été votées ou négociées." Le gouvernement va aussi devoir compenser les dépenses supplémentaires annoncées cet été, notamment en faveur du bâtiment ou des ménages modestes, le ministre des Comptes publiques évoquant "d'autres mesures complémentaires".

C'est la deuxième grande nouvelle. Et elle n'est pas bonne : le déficit public augmente cette année. Il était de 4,2% fin 2013, il sera de 4,4% à la fin de l'année. En cause : d'abord un changement des normes comptables au niveau européen, qui fait grimper le déficit de 0,2 point en raison de la prise en compte du Crédit d'impôt compétitivité emploi distribué aux entreprises. Cela ne suffit toutefois pas à expliquer l'écart avec les 3,8% annoncés initialement. "L’essentiel de la hausse est évidemment dû à la dégradation du contexte économique", a expliqué Michel Sapin mercredi matin. Le gouvernement prévoit désormais un déficit de 4,3% en 2015 et la France repousse pour la troisième fois l'objectif de 3%, cette fois en 2017.

Pourquoi cette nouvelle trajectoire ? Impossible d'augmenter les impôts. "L’efficacité, ce n’est pas de chercher à atteindre à toute force et coûte que coûte l’objectif de déficit initial, quelles qu’en soient les conséquences sur notre tissu économique". L'exécutif ne souhaite pas non plus renoncer au Pacte de responsabilité. "L’efficacité, ce n’est pas de prendre des mesures qui reviendraient à aggraver encore la panne de croissance que nous connaissons et à ralentir encore un peu plus l’inflation", explique Michel Sapin.

Quant à aller plus loin dans la réduction des dépenses publiques : Le gouvernement a revu sa prévision de croissance de 1% à 0,4% cette année, et de 1,7% à 1% l'année prochaine. La cause de cette croissance morne ? "L’effort de réduction des déficits mené ces dernières années à travers toute l’Europe a continué de peser sur l’activité", explique Michel Sapin. L'absence de croissance plombe aussi les recettes fiscales, ce qui ralentit la réduction des déficits...

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