Le Conseil des ministres vient d’adopter la réforme du RSA. L’objectif affiché vise à faire reculer la pauvreté alors, qu’actuellement, près de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Cette initiative intéressante dans son principe pose néanmoins plusieurs problèmes.
Elle ne prend pas en compte les moins de 25 ans, alors que le chômage des jeunes représente de nouveau un problème majeur pour notre pays. La faiblesse du taux de cumul entre revenus d’activité et revenus de solidarité (62 % seulement) représente également une déception. Et les effets pervers du dispositif sur le développement des temps partiels ne sont pas corrigés.
L’incertitude continue également de peser sur l’avenir des finances locales ; aucune garantie pérenne n’est pour le moment accordée aux collectivités territoriales -et notamment aux départements- pour mener à bien ce projet. L’absence sérieuse d’évaluation des expérimentations locales menées accentue le doute.
Enfin, le gouvernement confirme sa décision de financer le RSA par une contribution de 1,1 % sur les revenus de l’épargne, mais il refuse d’écarter le bouclier fiscal. Cette nouvelle contribution se traduira par l’exonération des plus riches de tout effort, et fera porter l'essentiel de la contribution sur les classes moyennes et leur épargne. Le "bouclier fiscal" de l'été 2007, à savoir 15 milliards de cadeaux au revenus les plus importants auraient pu servir au RSA!
Le débat parlementaire, fixé à la fin du mois de septembre, doit être l’occasion d’une clarification et surtout d’une indispensable amélioration des conditions de financement et d’application du RSA.