Il peut sembler étrange, alors que nous n’avons qu’une seule Déclara-tion Universelle des Droits de l’Hom-me, de réaliser qu’il existe dans la pratique plusieurs types de droits. Deux en réalité : les droits civils et politiques d’un côté, les droits éco-nomiques et sociaux de l’autre. Cet-te distinction fait le jeu tant de cer-tains régimes (Cuba par exemple qui a longtemps mis en avant systèmes de santé et d’éducation dès que l’on évoquait la démocratie) que du libé-ralisme qui, certes, peut s’accommo-der de droits civils et politiques mais se confronte ontologiquement à l’é-galité sociale. La Déclaration Univer-selle des Droits de l’Homme garantit en effet à chaque être humain le droit au travail, le droit à une pro-tection sociale, le droit à la santé, à une alimentation saine, à l’eau, à un logement, à l’éducation. Ces droits ne peuvent être durablement garan-tis dans un système où toutes les activités humaines sont soumises à la recherche d’un profit maximal. Le respect des droits économiques et sociaux, dont beaucoup sont garan-tis par l’existence du service public, est contradictoire avec la concurren-ce généralisée qu’implique le capitalisme.
Les points d’appui, pourtant, exis-tent : l’ONU vient d’adopter, en dé-cembre dernier, un Protocole additif à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Ce
protocole, qui existe depuis 30 ans pour les droits civils et politiques, est une avancée considérable pour les droits économi-ques et sociaux. Il va en effet per-mettre à des citoyens d’attaquer
les Etats qui l’auront ratifié si ces derniers ne respectent pas les droits qui y sont inscrits.
Les Droits économiques et sociaux en chiffres
1,2 milliard de personnes sous le seuil de pauvreté
2,4 milliards sans accès à un système sanitaire décent
1 milliard n’ont pas accès à l’eau potable
90 millions d’enfants ne vont pas à l'école