"C'est une victoire pour les femmes du Koweït et une victoire pour la démocratie koweïtienne. C'est un bond en avant". Aseel
al-Awadhi est heureuse. Cette femme de 40 ans est l'une des quatre qui vont faire leur entrée au parlement koweïtien, à l'issue des élections législatives de samedi.
C'est une première dans l'histoire de ce riche émirat. Les femmes koweïtiennes avaient été autorisées à voter et à se présenter à un mandat électif pour la première fois en 2005. Mais lors des
scrutins de 2006 et de 2008, aucune n'avait été élue dans ce pays conservateur où la politique reste considérée comme une affaire réservée aux hommes.
Une volonté de changement
Seize femmes se présentaient aux suffrages samedi parmi 210 candidats pour désigner les 50 représentants siégeant à l'assemblée. Plus de 380.000 Koweïtiens, dont plus d'une moitié de femmes,
étaient appelés aux urnes, mais le taux de participation a été faible, les électeurs estimant que ce scrutin ne pourrait pas résoudre le conflit persistant entre le parlement et le gouvernement.
Afin de trouver une solution à cette crise institutionnelle, l'assemblée avait été dissoute il y a deux mois par le cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah qui dirige le pays.
Parmi les femmes élues figure l'ancienne ministre de la Santé, Massouma al-Mubarak, première femme à être entrée dans un gouvernement en 2005. "C'est la preuve que rien n'est impossible.
C'est une victoire pour les Koweïtiens et pour leur volonté de changement", a-t-elle déclaré.
Du changement décidément |
Premières femmes élues députées mais aussi recul des islamistes : les Koweïtiens ont voté pour le changement aux législatives
du week-end. Signe de cette volonté de changement, les électeurs ont envoyé 21 nouveaux députés au Parlement de 50 sièges, sanctionné la mouvance islamiste sunnite. Cette dernière a ainsi
vu sa représentation passer de 21 à 11 sièges et certains de ses candidats ont été élus difficilement. L'Alliance islamique salafiste n'a gardé que deux de ses quatre sièges alors
que le Mouvement constitutionnel islamique, le bras politique des Frères musulmans au Koweït, n'a conservé qu'un siège sur trois. |