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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Désastre programmé

Publié par Eric de Falco sur 22 Juin 2009, 21:09pm

Catégories : #politique nationale

Rappelez vous! Il y a maintenant près de 6 mois, nous annoncions les problèmes graves qui se concrétisent. Mais le pire reste à venir avec la gestion du RSA, dispatchée entre  la

«Ma ligne d’écoute: 0 800 970…
» Non, ce n’est pas le numéro à appeler pour s’inscrire à l’assurance chômage, mais la ligne d’assistance psychologique pour les salariés de Pôle Emploi.

Mal-être, agressivité, violences physiques, stress, relations conflictuelles, autant de situations pour lesquelles les employés au bord de la crise de nerfs peuvent joindre le cabinet privé Psya, mis à disposition par la direction. Un standard qui, comme celui de Pôle Emploi, doit sans doute aujourd’hui exploser. «Depuis le début de l’année, on dénombre de nombreuses agressions, verbales et physiques, et six suicides, dont un sur le lieu de travail», s’insurge Philippe Sabater, du syndicat national unitaire (SNU), affilié à la FSU.

En dépression, Muriel, 33 ans, fait partie des ex-ANPE. En poste dans le nord de Paris, elle gère un portefeuille de 200 demandeurs d’emplois, contre 60 prévus lors de la création du nouvel organisme. «Notre charge de travail a triplé, mais nous n’avons pas plus de temps pour la traiter, se plaint Murielle. On accueille les chômeurs à la chaîne, une demi-heure chacun. Mais comme on doit les recevoir au moins une fois par mois, alors on les regroupe dans des ateliers, qui n’ont plus rien d’individuel Du travail «bâclé» qui met tout le monde «mal à l’aise». Les ex-Assédic arrivent, mais «au compte-gouttes», non formés, et avec des rémunérations supérieures, créant ainsi un «drôle de climat». Il faut pourtant tenir les objectifs, selon Murielle, quitte à délaisser le volet offre d’emplois. «On ne fait plus de prospection. Du coup, les employeurs ne nous font plus confiance et ne nous proposent plus rien.»

Damien, ex-Assédic, officie, lui, dans l’ouest parisien. De la fusion qu’il soutenait, il tire un bilan «très mitigé» : «La plupart de nos avantages, salaire, RTT, 1 % logement, vont être grignotés, au fur et à mesure que nous allons être absorbés par l’ex-Anpe. Quand on vous traite de la sorte, vous freinez naturellement des quatre fers.» Lui aussi a vu sa charge de travail exploser, sans obtenir de renforts. «Les recrutements qui ont eu lieu concernent la fonction "placement", c’est-à-dire pour les ex-Anpe, mais pas pour nous.»

Sa mission est d’ailleurs toujours la même, l’inscription et l’indemnisation. «Pour le suivi personnalisé, je renvoie au bureau d’à côté». Une situation encore loin du guichet unique, prévu par le processus de fusion. «C’est une réforme que l’on fait rapidement, mais surtout violemment, s’inquiète Josiane Chevalier, responsable du syndicat CFDT Ile-de-France de Pôle Emploi. Il y a une vraie violence, voire de la maltraitance, envers les salariés.» Charge de travail, choc des cultures public-privé, formation, mais aussi gestion des doublons nés de la fusion, «aucun accompagnement des agents n’est mis en place, c’est de l’antiressources humaines», insiste Josiane Chevalier. Le dernier guichet unique cet été, selon la promesse de Nicolas Sarkozy ? Pari difficile à tenir. Ou alors à quel prix …

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