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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


crise de la Démocratie

Publié par Eric de Falco sur 5 Septembre 2011, 07:04am

Catégories : #actualité

.«Nous ne sommes pas inactifs», avait confié à Libération (du 9 juillet 2010) un poids lourd du gouvernement. Qui assurait que Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, et Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, travaillaient en direct avec Guéant, et sans les intermédiaires des cabinets ministériels, pour mettre un terme à «une opération visant à salir le président de la République».

 

Des extraits de conversations enregistrées clandestinement chez la milliardaire, publiés par le site Mediapart, mettent alors en cause le ministre du Travail, Eric Woerth, par ailleurs trésorier de l’UMP et ancien grand argentier de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007. Selon le Point, une réunion de crise se tient le 6 juillet 2010 dans le bureau de Claude Guéant - pour préparer Eric Woerth à son 20 heures de TF1 le soir même - en présence de Franck Louvrier, conseiller presse du Président, des ministres François Baroin, Nadine Morano, Christian Estrosi et de Xavier Bertrand, «supposés relayer les "éléments de langage" retenus contre le site Mediapart». Un participant suggère d’évoquer le «fascisme» ou le «nazisme», un autre de «comparer Edwy Plenel [patron de Mediapart, ndlr] à Goebbels».Finalement, Bertrand parlera de «méthode fasciste» (suscitant une plainte de Plenel) et Estrosi de «presse des années 30». A l’origine de ce dispositif : les grosses colères à répétition du chef de l’Etat face à l’inaction et l’inefficacité supposées de ceux qu’il estime censés le «protéger».

 

L’Elysée met en œuvre les moyens de l’Etat pour s’immiscer dans les affaires de la justice et le travail des journalistes en faisant appel à la police et au contre-espionnage. Proches de Nicolas Sarkozy, le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye, le patron de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), Bernard Squarcini, et le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, vont en être les chevilles ouvrières. L’un en choisissant d’ouvrir une simple enquête préliminaire (facile à contrôler car placée sous l’autorité du parquet et excluant les avocats) plutôt qu’une information judiciaire conduite par des juges d’instruction. Les autres en mettant la pression sur les acteurs de l’affaire (notamment Claire Thibout, ancienne comptable de Liliane Bettencourt) et en se procurant en toute illégalité les relevés téléphoniques britanniques d’un journaliste du Monde pour identifier sa source supposée… au ministère de la Justice.

 

Riposte. La traque aurait également ciblé deux investigateurs de Mediapart, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi, auteurs du Contrat : Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier (éd. Stock), et travaillant sur l’affaire Bettencourt : «Deux sources fiables situées au cœur du système d’Etat» les auraient avertis que leurs téléphones étaient espionnés. Déjà, en mars 2010, la rumeur sur de supposées infidélités au sein du couple présidentiel avait déclenché une colère noire de Nicolas Sarkozy et enclenché les prémisses d’une cellule autour de Guéant pour organiser la riposte. Actionné par un coup de fil de l’Elysée, Frédéric Péchenard avait demandé à la DCRI de «remonter à la source» de la rumeur. Et Bernard Squarcini, sous prétexte que ces ragots sur Carla Bruni se répandaient dans les journaux étrangers tels «la Pravda, la Tribune de Genève et les tabloïds», avait enquêté sous couvert d’une «possible déstabilisation» du Président. Au nom d’une mission de «protection de l’Etat» extensible, que l’Elysée tend à utiliser à des fins privées.

 

 

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