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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


A quand la prochaine guerre?

Publié par Eric de Falco sur 4 Janvier 2011, 08:48am

Catégories : #actualité

1er mars 1973. Le président américain Richard Nixon reçoit à Washington la Première ministre israélienne Golda Meir. Il l'informe que le président égyptien Anouar Al-Sadate est prêt à négocier un traité global. Tout en prétendant que son pays veut la paix, Meir répond qu'elle préfère un accord intérimaire, qu'il ne faut pas se fier aux manoeuvres du Caire, qui veut d'abord un retrait israélien sur les lignes du 4 juin 1967, ensuite un retour au plan de partage voté par les Nations unies en novembre 1947, et une solution du problème palestinien dont il faudra discuter avec Yasser Arafat et « les terroristes ».

 

Rapportant cette conversation, à partir des enregistrements des conversations désormais rendus publics, le journaliste israélien Aluf Benn (« Netanyahu is telling Obama what Golda told Nixon », Haaretz, 15 décembre 2010) dresse un parallèle entre la situation à l'époque où le refus israélien allait déboucher sur la guerre d'octobre 1973 et le franchissement du canal de Suez par les troupes égyptiennes, et les réponses dilatoires apportées par M. Benjamin Nétanyahou au président Barack Obama. Il rappelle que le Premier ministre actuel, rentré précipitamment de Boston pour monter au front en octobre 1973, devrait « rafraîchir sa mémoire en écoutant les enregistrements des conversations entre Meir et Nixon et se demander ce qu'il peut faire pour ne pas répéter les mêmes erreurs et pousser son pays aveuglément vers un seconde désastre de Yom Kippour », une guerre qui devait coûter 2 600 soldats à l'armée israélienne.

 

Le refus de Tel-Aviv d'accepter la proposition du président Barack Obama de geler pour trois mois la colonisation en Cisjordanie (et non à Jérusalem-Est) en échange de promesses sans précédent, que le commentateur Thomas Friedman (« Reality Check », New York Times, 11 décembre 2010), peu suspect de sympathies pour les Arabes, compare à une tentative de corruption pure et simple, a confirmé non seulement l'incapacité du président Obama à exercer une pression sérieuse sur Israël, mais le rejet par M. Nétanyahou du moindre compromis. Bien sûr, comme ses prédécesseurs, il prétend vouloir la paix, mais c'est la paix humiliante imposée par les vainqueurs, une paix fondée sur la négation des droits élémentaires des Palestiniens.

 

Lors des négociations secrètes avec les Palestiniens durant l'année qui vient de s'écouler, M. Nétanyahou a répété que tout accord nécessitait l'acceptation par les Palestiniens du « concept de sécurité » israélien, ce qui signifiait, entre autres, l'acquiescement à la présence de troupes israéliennes sur le Jourdain et le long du « mur de l'apartheid » (du côté palestinien bien sûr), et la poursuite de l'occupation d'une partie non négligeable de la Cisjordanie (Dan Ephron, « 16 hours in September », Newsweek, 11 décembre 2010). Il n'a fixé aucun terme à cette présence israélienne, sans doute censée durer jusqu'à ce que les Palestiniens deviennent « civilisés »...

 

Ce blocage sur le front palestinien pousse l'armée israélienne à échafauder les plans de ses nouvelles guerres, fondées sur ce « concept de sécurité » qui veut que tous ceux qui refusent la domination de Tel-Aviv sur la région soient des « terroristes »

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