Bravant la Constitution Nicolas Sarkozy s’est fendu, au mois de juillet, d’une missive adressée aux parlementaires, les appelant à voter la "règle d’or". La dégringolade actuelle des bourses lui donne un nouvel argument pour faire inscrire l'objectif d'équilibre budgétaire dans la Constitution. Et pourtant, c'est le chef de l’Etat qui a creusé lui-même le déficit depuis son arrivée à l’Elysée en 2007. Au 30 juin 2011, il s'élevait à 61,3 milliards d'euros!
Benoît Hamon, Henri Emmanuelli et Liêm Hoang Ngoc, à l’aile gauche du PS, proposent un pacte d’investissement. Pour eux, "la règle d'or orthodoxe, prônant l'équilibre budgétaire, a ceci d'aberrant qu'elle interdit toute réactivité face au cycle économique. Par conséquent estiment-ils, elle ne permet pas de soutenir l'investissement lorsque l'activité est en panne."
Ces trois soutiens de Martine Aubry lui opposent un pacte qui consisterait à "exclure les dépenses d'investissement public (qui représentent actuellement 3% du PIB en France) du calcul des déficits."
Arnaud Montebourg quant à lui,qualifie la règle d’or de "machine à se débarrasser de la protection sociale et des services publics." et propose de renationaliser la dette française. Pour cela, "il sera nécessaire d'organiser des emprunts obligatoires, comme après la crise de 1929", rappelle-t-il, estimant que "c'est mieux qu'un impôt, parce que les prêteurs sont remboursés et que l'Etat fixe le taux
"La règle d'or telle qu'elle a été votée par la majorité est factice puisque son application n'est pas prévue avant 2013", estime quant à lui François Hollande
Toutes ces propositions dissuaderont-elles Nicolas Sarkozy de convoquer le Congrès, à Versailles, avant la fin de son mandat ?