En France, la droite n’aime pas prendre la rue. Quand elle y descend, c’est qu’il y a péril en la demeure. Celle de Nicolas Sarkozy vacille. Pour montrer que ses fondements sont solides et entretenir l’idée que rien n’est joué, il avait convoqué dimanche sa «France silencieuse» place de la Concorde à Paris. Mais la levée en masse espérée par l’UMP n’a pas eu lieu.
Dans cette bataille où la psychologie des protagonistes pèse lourd et où les indécis sont encore légion, Sarkozy ne lâche rien. Il ne dévie pas de son cap à droite toute, persuadé que son salut électoral se trouve chez «ceux qui n’ont pas la parole, qui ne demandent rien», comme il l’a clamé hier. A ce «peuple de France qui dit "ça suffit"», le candidat UMP a lancé un SOS : «Prenez votre destin en main, dressez-vous, prenez la parole, dites ce que vous avez sur le cœur » manifestement aujourd’hui, c’est son départ !
Pour s’assurer que ses paroles seraient bien diffusées en direct sur les chaînes d’info en continu, Nicolas Sarkozy a fait preuve d’une puérilité qui résume assez bien sa fragilité actuelle : il a avancé d’une demi-heure le début de son intervention sur l’horaire prévu, afin de griller son adversaire socialiste. Résultat, François Hollande a été diffusé en différé, après le chef de l’Etat
Depuis que les sondages ont enregistré l’arrêt brutal de sa remontée, le candidat tente de se rattraper aux branches du chef de l’Etat. Jeudi, il invite (une première) trois journalistes à sa vidéo conférence avec Barack Obama. Non, décidément, rien dans cette fin de campagne ne fonctionne correctement.
Sans que l’on sache encore si c’est le signe d’une défaite chaque jour un peu plus annoncée. Ou sa cause.