Le Sénat a pour particularité d'être un sismographe. Il y a quelque chose de mécanique dans la poussée de la gauche, lors d'un renouvellement qui concernait la moitié des départements. iI est aussi assez logique que le mécontentement, perceptible dans toutes les couches de la population française, ait également touché des élus locaux que le pouvoir sarkozyste s'est ingénié à malmener, avec une belle constance, depuis qu'il a entrepris sa reforme des collectivités locales. Dans ce genre de situation, une majorité sortante qui se battait le dos au mur ne pouvait que payer cher des divisions qui lui ont couté la poignée de sièges qui aura fait la différence. Reste que les effets politiques de ce basculement ne sont pas qu'anecdotiques. Pour faire voter la loi, il fallait déjà en passer avec le Sénat par de longues et patientes négociations. Ce sera encore plus le cas dans les années à venir.
Mais l'essentiel, à chaud, est d'ordre symbolique. A moins d'un an de la présidentielle, le grand basculement du Sénat est un camouflet pour la droite et le président de la République. Tout cela traduit un climat. Tout cela indique une dynamique. Tout cela préfigure un élan. Si le Sénat, si prudent, passe à gauche, c'est que la pays tout entier avance dans la même direction. Telle est la vraie leçon d'un scrutin qui ne va pas changer l'axe de rotation de la République mais qui va peser lourd dans la campagne qui s'ouvre pour une autre présidence, en 2012.
L'élection d'un socialiste à la Présidence du Sénat, qui en fera le deuxième personnage de l'état devra attendre samedi prochain, 1° octobre. Pour sauver sa place, Gérard Larcher devra persuader Nadine Morano et Gérard Longuet de démissionner fissa du gouvernement. C'est pas gagné!
vivement demain!