A trois semaines du premier tour, François Hollande en est convaincu : "Bien plus que la dispersion des voix, le plus grand risque est celui de l'abstention", a déclaré le candidat PS.
"Je dois m'adresser aux électeurs, je ne vais pas entrer dans un débat à gauche entre les candidats, et encore moins entre les forces politiques. Si les voix se dispersent, cela peut avoir des conséquences heureuses ou fâcheuses. Chacun regardera les résultats du premier tour et en tirera les conclusions", s'est il contenté de dire.
Davantage que l'éparpillement des électeurs de gauche au premier tour, c'est donc un autre danger qui préoccupe le plus le candidat socialiste : celui de l'absention, évalué à 32% soit 5 points de plus que son record historique de 2002.
Pour M. Hollande, trois raisons expliquent aujourd'hui ce "risque" d'abstention élevée. D'abord, " Cette fois, le climat n'est pas du tout le même, le contexte économique est beaucoup plus dur, et il est de surcroît affecté par la tragédie de Toulouse et de Montauban qui pèse sur les esprits ", a-t-il ajouté. Enfin, "il y a chez certains l'idée que seul le second tour compterait en définitive, que ça se fera quoi qu'il en soit entre la droite et la gauche, et qu'il n'y a pas de risque de voir cette fois Le Pen au second tour", analyse M. Hollande.
Pour M. Hollande, la mauvaise surprise de 2012 pourrait donc être celle d'une abstention massive. Or celle ci serait, prévient-il, lourde de conséquence. "Si l'abstention est forte, tous les sondages, je dis bien tous, seront démentis. Je ne sais pas alors quel sera l'ordre d'arrivée, d'autant plus qu'il y une grande volatilité de l'électorat qui rend très difficile de savoir ce qui se passera pour le troisième."
Dispersion, abstention... Face à ces risques, le candidat socialiste se donne deux défis pour ces prochains jours. "Nous sommes dans un temps où le contact avec les citoyens fait partie de la fin de campagne. Il faut faire monter le niveau de l'enthousiasme, de l'engagement, de l'espoir ", estime M. Hollande. Voilà pour le premier défi.
Quant au second, il consiste à "donner du sens" à l'élection. Pour le candidat socialiste, celui-ci est assez simple : "il s'agit de battre la droite, de changer, car le sens de cette élection, c'est l'alternance. Si c'est seulement une expression de colère, on aura ce qu'on sait." a conclu M. Hollande.