Dans son discours à l'attention
des élus locaux le 7 octobre dernier, François Fillon n'a qu'une justification à la bouche: la crise des dettes souveraines. Elle justifie selon lui à la fois la RGPP qui destructure nos services
publics locaux et la "réforme" des collectivités de décembre 2010.
Il cherche ainsi à faire passer pour du "courage" et du "sang-froid" son entreprise de
Il maintient ainsi la réforme de la taxe professionnelle, malgré la confusion et les incertitudes qu'elle continue de faire peser sur les budgets à venir de nos collectivités. Les 5 milliards de
ce cadeau fiscal aux entreprises, une fois de plus sans contrepartie, placent désormais les ménages en première ligne devant l'impôt local.
Il maintient également le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, dans l'éducation nationale, en appelant toutefois à trouver des modalités "pour éviter que les conséquences ne pèsent trop
sur les zones rurales." À l'inverse des fonctionnaires, il rappelle la revalorisation que la droite a offerte aux professionnels de santé. Les déserts médicaux doivent se résorber sur la
base du volontariat selon lui.
Si François Fillon pense calmer "les inquiétudes des élus locaux" en se contentant de renvoyer à après 2012 la réforme des intercommunalités et le redécoupage des cantons, il se fait une très
fausse idée de nos préoccupations. Ses arrière-pensées électorales ne trompent personne, et certainement pas les élus locaux qui se battent pour le maintien des services publics dans leurs
territoires et qui se démènent pour boucler leurs budgets.
Une autre décentralisation est possible, précisément à cause de la crise des dettes souveraines. Mais il faut pour cela, à l'inverse du gouvernement, privilégier l'économie réelle contre
l'économie casino, la richesse humaine de nos territoires contre les flux financiers, la coopération, la cohésion et la solidarité contre la concurrence, les inégalités et l'égoïsme.
François Fillon ne croit pas si bien dire quand il renvoie à 2012 les prochains progrès de la décentralisation: ce sera avec un gouvernement de gauche et un véritable Acte III.
Déstabilisation des territoires.
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