"C’est vraiment trop inzuste…" Tout le monde se souvient du gémissement plaintif zozoté par Caliméro, petit poussin noir à la coquille ébréchée. Voilà donc qu’en Guyane, Nicolas Sarkozy s’est laissé aller à adopter cette posture victimaire . Fini le chef de guerre, capitaine Courage seul à même de piloter la France dans la tempête de la crise, place au héros incompris, injustement décrié, prêt à faire don de sa personne à ses compatriotes ingrats.
Nicolas Sarkozy entonne le chant du dépit, prélude à celui du départ. Il envisage sa défaite électorale, parle de sa vie d’après, promet de disparaître de la scène politique, et se laisse aller à rêver d’aller gagner de l’argent, beaucoup d’argent comme tant de ses meilleurs amis fortunés. Nouvelle version des fausses confidences de Marivaux....
Peu importe que l’aveu du chef de l’Etat soit totalement sincère ou non. De toute façon, au bout de cinq ans - et même plus… - de "storytelling" abusif, il ne peut plus être perçu comme tel. La parole de Nicolas Sarkozy s’est tellement démonétisée que pour une bonne partie de l’opinion, ses ficelles sont devenues des cordes et ses élans du cœur sont forcément perçus comme des coups de com’… même quand ils n’en sont pas.
Et puis, cette soirée de dimanche, qui nous relègue au rang des républiques bananières,
Etrange. Bizarre. Confus. Au lendemain de l’intervention de Nicolas Sarkozy, on se perd en conjectures sur les intentions que poursuivait le président-candidat en convoquant six chaînes (!) au Palais de l’Elysée. Résumons brièvement ce festival d’une heure et quart de contradictions tous azimuts : le chef de l’Etat pose en capitaine Courage seul à même de piloter le paquebot France dans la tempête de la crise. Fort bien. Il annonce donc une hausse de la TVA. Logique. Mais il garantit qu’elle n’aura aucune incidence sur les prix et il assure même qu’il ne procèdera à "aucune augmentation d’impôt", comme si la TVA n’en était pas un…
De même, il dresse un tableau noir de l’état de la France, insistant sur la chute de compétitivité subie "depuis dix ans", soit depuis que la droite est au pouvoir. Et il vante par contraste la situation économique de l’Allemagne en couvrant de louanges Gerhard Schröder… qui fut vaincu dans les urnes outre-Rhin. Après avoir supprimé un impôt de bourse cousin, Nicolas Sarkozy confirme également l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dans un seul pays, une perspective qu’il jugeait "absurde" il y a encore quelques mois.
Enfin, il remet sur le tapis le chiffon rouge des 35 heures, que la droite s’est bien gardée de supprimer depuis dix ans, et entend confier aux partenaires sociaux le soin de négocier l’allongement de la durée du temps de travail, entreprise par entreprise : en 2007, Nicolas Sarkozy l’emporta grâce au slogan "Travailler plus pour gagner plus", cinq ans plus tard, il repart au combat avec l’étendard : "Travailler plus pour… travailler plus". Et même "travailler plus… pour payer plus" si l’on prend en compte les probables conséquences de la hausse de la TVA sur l’inflation.
Tout va de mal en pis! un sondage sortie des écrans dimanche soir ne laisse que peu de perspectives pour ce président en fin de vie politique! Il a beau être une redoutable bête de scène, quand il n'y a plus de texte......
Ce sondage donnait +3 points à François Hollande et seulement + 0,5 point à Nicolas!
il est vraiment temps qu'il s'en aille!