Quand il pense à son avenir, un jeune sur deux se dit angoissé et plus d'un sur trois en colère, selon le baromètre annuel Ipsos pour le Secours populaire publié lundi 20 septembre. L'étude traduit également une crainte de la pauvreté, partagée par l'ensemble de la population.
Désabusés, peinant à se projeter dans l'avenir, beaucoup considèrent que les études et les efforts ne paient plus.
La nouvelle génération a le sentiment de devoir fournir plus d'efforts, obtenir plus de diplômes, avec des perspectives d'avenir moins fortes qu'avant. Mais les inquiétudes sont également vivaces dans l'ensemble de la population, deux ans après la crise.
Seuil de pauvreté: 1003 euros par mois
Un tiers des Français dit avoir déjà vécu une situation de pauvreté. Cette proportion est en hausse de trois points par rapport à 2009. D'après l'étude, les hommes et les 35-44 ans sont des catégories plus touchées qu'avant car elles sont encore plus concernées par l'aggravation récente du chômage, et les personnes aux revenus modestes (55%) ou peu diplômées (70%) sont surreprésentées.
Au total, plus d'une personne sur deux (53%) s'est déjà dit, à un moment de sa vie, qu'il était sur le point de connaître une situation de pauvreté.
84% des Français considèrent que les risques pour les enfants de connaître un jour une situation de pauvreté sont plus élevés que pour leur génération, soit un point de moins que l'année dernière. A cette question, 53% ont même répondu "beaucoup plus".
Aux yeux des sondés, le seuil de pauvreté, c'est-à-dire le revenu en dessous duquel une personne seule peut être considérée comme pauvre en France, est de 1.003 euros net par mois. Il se situe donc entre le seuil de pauvreté officiel (910 euros) et le Smic (1.056 euros). Cette moyenne baisse de 23 euros par rapport à 2009.