La république est "attaquée dans ses fondements", a dénoncé la première secrétaire du PS, Martine Aubry, mercredi 22 septembre, en clôture des Journées des parlementaires PS, devant les quelque 400 élus réunis depuis mardi à Pau. Prônant pour sa part une autre France, elle a décliné sa feuille de route. "Face à ce désordre - je le dis avec gravité, parce que la situation dans notre pays le mérite - notre devoir est d'être un pôle de stabilité. Nous devons incarner la sérénité et la confiance", a-t-elle lancé. Fustigeant la méthode de présidence "qui érige la diversion en règle d'action", elle a vanté la république comme un "état d'esprit", résumé en "trois mots : humilité, vérité, dignité".
"Rétablir la séparation des pouvoirs"
"Les Français sont désorientés. Ils voient que le pays n'a plus de cap", "sont meurtris de l'image de la France", a poursuivi Martine Aubry. "Nous ne devons pas nous laisser aller dans les provocations", "nous devons prendre de la hauteur pour être le parti de propositions, le parti qui ramène la confiance", a-t-elle assuré. Elle a décliné un éventail de propositions "pour bâtir avec les Français une autre France", "une nouvelle République" : "rétablir la séparation des pouvoirs", redonner au Premier ministre son "plein rôle de chef de la majorité". Elle a également souhaité le "maintien des juges d'instruction", une "grande loi sur la liberté de la presse" en 2012, un "acte III de la décentralisation qui dotera la France de grandes régions, de grandes métropoles".
"L'aube d'un nouveau contrat social", pour Ayrault
Jean-Marc Ayrault, patron des députés socialistes, avait donné le "la" dès mardi, à l'ouverture de ces Journées des parlementaires PS autour du thème "La République à l'endroit": "Les Français peuvent compter sur notre détermination, celle des parlementaires socialistes, à préparer pas seulement l'alternance (...) mais une véritable alternative". Les parlementaires socialistes se sont donné pour objectif de préparer "non seulement l'alternance en 2012", mais aussi de bâtir une "véritable alternative" à un Nicolas Sarkozy qui "a abîmé la République" et conduit à "une berlusconisation de la vie politique". Face à ce qu'il considère comme "une berlusconisation de la vie politique française", quand Martine Aubry, parle de "crise de régime", le député-maire de Nantes avait lancé un appel quelque peu inédit à ceux qui à droite doutent du chef de l'Etat. "La République politique doit aboutir à la République sociale" et "donner un nouveau souffle à la promesse républicaine".
"C'est unité, unité, unité", selon Rebsamen
Première pierre de la République sociale que le PS appelle de ses vœux : la réforme des retraites. En plein débat sur la réforme qu'ils considèrent comme "injuste", les parlementaires ont voulu, lors de leur conclave, faire écho au combat mené à l'Assemblée nationale et avant la mobilisation sociale du 23 septembre, à laquelle ils disent qu'ils répondront présents. "Le débat nous a été volé, mais la partie est loin d'être finie. Camarades sénateurs (le débat débute le 5 octobre au Sénat), à votre tour de vous opposer à ce texte profondément injuste", a lancé Martine Lignères-Cassou, députée-maire de Pau, ville qui avait accueilli un congrès du PS en 1975. "Les parlementaires ne sont pas des résistants qui sont dans le maquis mais ils sont là pour faire apparaître qu'il y a une autre politique possible, le but de ces journées, c'est de préparer les réponses qui doivent être apportées aux Français", a résumé le député François Hollande, ex-patron du PS.