L'Agence régionale de santé (ARS) de Haute-Normandie, qui est entrée officiellement en fonction le jeudi 1° avril, s'est fixée au titre de ses chantiers prioritaires l'amélioration de l'accès aux
soins et la lutte contre le déclin de la démographie médicale, particulièrement préoccupant dans cette région, a annoncé son directeur général, Gilles Lagarde.
"Il y a un vrai problème de démographie médicale" en Haute-Normandie, a déclaré Gilles Lagarde, estimant que "les chiffres sont très alarmants" et que le département de l'Eure se classe à
l'avant-dernier rang des départements les moins pourvus en médecins, après la Guyane. Cette situation "risque de s'aggraver" au cours des cinq prochaines années, a ajouté le directeur général de
l'ARS, soulignant le "vieillissement" de la population médicale La démographie médicale sera un des chantiers d'action prioritaires de l'ARS, qui s'inscrira dans l'objectif plus général de
l'accès aux soins et abordera diverses thématiques telles que les personnes en situation de précarité, la couverture territoriale, l'organisation de la permanence des soins et le travail en
réseau.
Parmi les difficultés connues et répertoriées dans la région, le directeur général a également évoqué la "santé mentale".
"En 2009, l'activité est restée à peu près la même mais l'amélioration générale tient au retour et au redressement parfois spectaculaire de certains établissements qui pesaient lourdement dans le
déficit hospitalier", a indiqué Christian Ferro, évoquant la situation du centre hospitalier du Havre et du CHU de Rouen soumis à des contrats de retour à l'équilibre.
Au-delà d'un "effort réel mené sur les dépenses", la région a par ailleurs constaté une "amélioration" de la situation au regard des recettes, due au passage à la nouvelle classification des
groupes homogènes de malades (GHM) V11, qui a permis aux établissements et plus précisément aux départements d'information médicale (DIM) des hôpitaux "de prendre conscience de l'intérêt d'un
codage de l'activité particulièrement performant", a souligné le directeur général adjoint.
Dans la perspective de la rédaction du plan stratégique régional de santé prévue pour début 2011, qui fixera les priorités de santé dans la région, l'ARS entend procéder à la remise à jour d'un
vaste diagnostic sur l'ensemble du champ de la santé.
Dans le cadre de ce diagnostic, elle a commencé à repérer les acteurs extérieurs (Insee, Inserm, etc.) susceptibles de l'aider à établir cet état des lieux tout en souhaitant également "aller à
l'écoute" des acteurs de santé qui seront impliqués dans cette démarche.
Le projet régional de santé (PRS), qui au-delà du plan stratégique régional, se composera des schémas régionaux d'organisation des soins et des programmes ou plans d'action, devra être élaboré
"pour la mi-2011", a indiqué Gilles Lagarde.
Le Sros, qui continue d'exister, sera donc révisé et adapté, à l'issue de la rédaction du plan stratégique régional, a précisé le directeur général adjoint.
Le directeur général de l'ARS a donné quelques autres éléments de calendrier, indiquant que le conseil de surveillance de l'ARS, qui sera présidé par le préfet de région, devrait être mis en
place avant l'été 2010, tout comme la conférence régionale de santé qui réunira une centaine de personnes. "Nous en sommes à l'émergence de candidatures", a précisé Gilles Lagarde.
Reste à mesurer les conséquences de ces contraintes nouvelles sur les personnels hospitaliers, déjà à la limite de la rupture et sur la qualité du service public de santé.
Enfin, lorsque l'on regarde l'organigramme de la structure opérationnelle de l'ARS, la place occupée par le secteur médico-social, réduite à sa simple évocation, on ne peut texprimer que les plus vives inquiétudes.
Mais peut être que les prochaines réunions permettrons de préciser les perspectives de ce secteur dont le poids social et sociétal est considérable.