Dans les deux scrutins, les Italiens ont dû choisir entre différentes listes, issues soit d'un seul parti, soit de plusieurs, réunis en coalition. Le chef du parti ou de la coalition sera ensuite nommé président du Conseil par le président de la République, Giorgio Napolitano.
Les modalités de scrutin sont différenciées selon les chambres :
A la Chambre des députés, les Italiens âgés d'au moins 18 ans votent dans 26 circonscriptions électorales différentes des régions ou des provinces administratives. Le système proportionnel est assorti d'une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Celle-ci remporte automatiquement 55 % des sièges, soit 340 (sur 630).
Ne peuvent prétendre à siéger dans l'hémicycle que les coalitions ayant atteint au moins 10 % des suffrages exprimés (au niveau national), chaque liste la composant devant elle-même atteindre 2 % des voix pour entrer au Parlement. Pour les partis se présentant sans coalition, il faut atteindre au minimum 4 % des suffrages.
Au Sénat, étrangement, le droit de vote pour les élections sénatoriales est fixé aux citoyens âgés de 25 ans. Les élus sont des représentants des 20 régions administratives et la prime majoritaire de 55 % est accordée au niveau régional.
Les seuils sont eux aussi fixés sur une base régionale : pour siéger, une coalition doit obtenir 20 % des suffrages exprimés, contenant au minimum une liste recueillant 3 % des voix. Les partis non coalisés doivent, eux, atteindre 8 % des suffrages. Ces règles ont des exceptions dans trois régions (Val D'Aoste, Trentino-Alto Adige et Molise), où le système majoritaire est encore en vigueur.
A cela s'ajoutent sept sénateurs nommés à vie : il s'agit d'anciens présidents de la République, membres de droit sauf s'ils y renoncent (c'est actuellement le cas de Carlo Azeglio Ciampi) ou de citoyens nommés par le président pour "leur mérites éminents dans les domaines social, scientifique, artistique et littéraire". C'est notamment le cas de... Mario Monti, actuel président du Conseil et candidat aux élections, nommé sénateur à vie par Giorgio Napolitano en novembre 2011, peu avant son accession au Palais Chigi.
"Une cochonnerie" ("Porcata"). C'est ainsi que Roberto Calderoni qualifiait en 2005 la loi électorale voulue par Silvio Berlusconi et adoptée par le Parlement italien. Le sénateur indépendantiste de la Ligue du Nord était pourtant... l'auteur du texte – depuis baptisé "Porcellum" –, qui remplaçait le scrutin majoritaire (pourtant largement approuvé par les Italiens) par une proportionnelle intégrale. L'opposition démocrate de l'époque, menée par Romano Prodi, a dénoncé une "loi indigne", jugée favorable à Silvio Berlusconi... qui n'a toutefois pas empêché le Parti démocrate de remporter les élections quelques mois plus tard.
L'opposition a également critiqué le fait que les listes, composées par les partis, soient bloquées. Les électeurs ne pouvant pas indiquer de préférences individuelles, chaque chef de coalition est libre dans ses choix.
La loi électorale devait apporter plus de stabilité et amener le pays vers le bipartisme. Dans les faits, elle a provoqué le contraire. Elle favorise la constitution de coalitions par de multiples partis. En cas de victoire, il peut suffire qu'un de ces partis retire son soutien à la coalition pour que le gouvernement n'ait plus de majorité, provoquant des élections anticipées.
Scénario 1 : une même coalition remporte la majorité à la Chambre des députés et au Sénat. C'était le scénario idéal, et le seul connu lors des deux élections qui ont suivi l'adoption de la réforme électorale de 2005. Parfois de justesse : en 2006, la coalition de centre gauche "L'Unione", menée par Romano Prodi, n'a obtenu que trois sièges d'avance sur la "Maison des libertés" de Silvio Berlusconi au Sénat.
Scénario 2 : une coalition remporte la majorité à la Chambre des députés, une autre au Sénat. C'est ce qui s'est plus ou moins produit, la Chambre des députés passant à gauche et le Sénat restant sans majorité mardi 26 février au matin. Ce cas de figure est inédit. Le futur gouvernement risque fortement d'être bloqué car, au contraire du système français, les deux chambres du Parlement italien sont sur un pied d'égalité et doivent toutes deux voter un texte dans les mêmes termes pour qu'il soit définitivement adopté. Un système que les Italiens approuvent : ils ont rejeté en 2005, par référendum, la proposition de supprimer la compétence législatives générale du Sénat. Les électeurs italiens pourraient donc être de nouveau appelés aux urnes "dans les soixante-dix jours", selon l'article 61 de la Constitution italienne.
Voila pourquoi le pays le plus europhile sombe dans un populisme au delà du réel. Souvenons nos que Mario Monti est allé à Bruxelle plaider la cause de l'Italie. La commission n'a jamais accordé la moindre aide sous la pression de madame Merckel. Ainsi, les sacrifices demandés au peuple italien ont servi pour moitié a servir les intérêts de la dette au main des traders internationaux.
On peut comprendre la situation actuelle.....