Jamais un gouvernement de gauche n'a été confronté à une crise économique et sociale d'une telle gravité. La société française, sous tension, s'est installée dans la défiance. Pour le changement, il faut du temps et de la cohérence alors que la politique a basculé dans le court terme et l'émotion. Alors, certes, il a pu y avoir, ici ou là, des erreurs ou des insuffisances mais il faut surtout interroger les conditions de la victoire de la gauche. Ce qui a permis de gagner ne suffit pas forcément pour gouverner. - L'antisarkozysme a envahi la campagne présidentielle et l'émotion liée à ce rejet a fini par empêcher le travail d'analyse et de pédagogie. Une logique de rassemblement et de synthèse était nécessaire mais pas suffisante. Notre candidat, à travers ses 60 propositions, a privilégié une logique de programme plutôt que de projet. Dans son discours fondateur du Bourget, le substrat idéologique principal était un retour aux fondamentaux de la pensée républicaine : égalité, laïcité, patriotisme. Cette réhabilitation de la pensée républicaine par Hollande était d'autant plus fondée qu'elle avait été précédée par une réflexion menée par des hommes comme Valls, Peillon ou Montebourg. Elle a permis à notre candidat de liquider en douce la vulgate postmarxiste qui irriguait encore les textes du PS et qui faisait de l'antilibéralisme l'alpha et l'oméga de la pensée, à gauche. Mais en même temps ce républicanisme à la française, élaboré au XIXe siècle ne permet pas de régler toutes les questions qui se posent aujourd'hui. Le communisme a été un échec dramatique que seul Mélenchon ne veut pas admettre et nous mesurons tous les limites du projet social-démocrate. Dans le grand livre de la gauche, l'avenir reste à écrire...
Réalisme ou faux semblants ?
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