C'est la question que pose le film de Gilles Perret sorti mercredi 4 novembre en salles : "Walter, retour en résistance". Le film est tourné sous la forme
d'un reportage, dans lequel le voisin de Gilles Perret, Walter Bassan, 83 ans, ancien résistant et ancien déporté, raconte son histoire
et donne ses impressions sur la politique actuelle du gouvernement.
Le film fait polémique depuis plusieurs mois déjà, notamment sur les bancs de l'UMP. Il faut dire que Gilles Perret n'est pas tendre avec
le gouvernement et le chef de l'Etat, dressant un parallèle entre la résistance aux Nazis pendant la seconde guerre mondiale, et la nécessaire
résistance à la politique menée par Nicolas Sarkozy. Gilles Perret assume. Dans le film, Walter, mais aussi d'autres anciens résistants, soulignent que
les acquis du Conseil National de la Résistance (les retraites par répartition, la sécurité sociale, la liberté de la presse...) sont battus en brèche par les gouvernements successifs. Un retour
sur des acquis inexplicable au vu de leur signification historique, pour le réalisateur.
Alors, résister doit-il se conjuguer au présent? "Oui" répondent en cœur les "jeune progressistes", signataires d'un appel que l'on
retrouve sur leur site internet, à l'occasion de la sortie du film : les MJS, les Jeunes radicaux
de gauche, l'Unef ou encore les Jeunes communistes, affirment leur attachement au programme défini par le Conseil National de la Résistance et appellent les Français à résister contre "les
attaques actuelles du gouvernement contre les mécanismes de solidarité, le code du travail, l'indépendance de la justice et des médias
(...)". "Les valeurs de la République sont en danger" affirme le collectif Jeunes en résistance.
En 2004, treize anciens résistants avaient déjà lancé un appel à commémorer le 60ème anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, de peur que celui-ci ne finisse par être
oublié.
"Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et
des forces combattantes de la France libre, appelons les jeunes générations à faire vivre et transmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique,
sociale et culturelle" pouvait-on lire dans cet appel.