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Le blog de Eric de Falco

Le blog de Eric de Falco

conseiller général du 1° canton de Rouen


Une année de combats

Publié par Eric de Falco sur 10 Janvier 2013, 07:25am

Catégories : #politique nationale

«Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose», avait déjà observé Alexis de Tocqueville.

François Hollande aborde cette année de crise brutale et de tumultes probables muni de  solides atouts. Sous la Ve République, si un président veut, il peut. Bien entendu, à lui d’en avoir les capacités et le caractère mais un fait est sûr : aucun chef d’exécutif occidental ne dispose d’un tel arsenal. L’opposition, à la fois fragmentée, divisée et estourbie par ces inexpiables querelles internes ne joue pas son rôle.

Un paysage économique désolé, un paysage social dévasté, une Europe hélas velléitaire parce que divisée, une faible emprise sur la croissance, une base politique exiguë ne vont pas faciliter la tâche du gouvernement. Le chef de l’Etat n’est réellement majoritaire que le soir de sa propre élection et celui du second tour des élections législatives. Aussitôt après, le socle de ses partisans se réduit au quart des citoyens. François Hollande est ainsi à la fois central dans la vie politique mais ultra-minoritaire dans l’opinion, comme ses prédécesseurs. Handicap particulièrement lourd en pleine crise et face à des oppositions bien décidées à déchaîner cette année leurs feux croisés.

 La coalition UMP - UDI apparaît certes aujourd’hui en piteux état mais elle va naturellement compenser ses déchirements par un déchaînement offensif contre le camp au pouvoir. On dira que c’est le jeu. Sans doute, mais elle va s’allier, ce qui est plus original et plus dangereux, avec une forte opposition sociétale aux réformes hollandaises (mariages et adoptions pour les homosexuels, cumul des mandats, fin de vie…). Dès la manifestation du 13 janvier, la convergence de ces deux oppositions éclatera au grand jour.

L' opposition de gauche, de plus en plus véhémente, de plus en plus cruelle, rapproche les mélenchonistes, le PCF, les trotskistes, une petite fraction du PS et une grosse partie des écologistes, au total plus de 15 % des Français bien décidés à mener la vie dure à François Hollande.

L'opposition d’extrême droite, sous la bannière wagnérienne de Marine Le Pen puise dans l’apocalypse, mais ses ruades font mal.

Enfin, face aux déficits, à l’endettement et aux dépenses obèses du secteur public, les marchés sont à l’affût, prêts à tirer et à châtier sans état d’âme. Résistibles, certes, mais par une discipline implacable qui ne manquerait pas de déchaîner les autres oppositions.

 

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