Non, le VIH ne peut pas se transmettre par une piqûre de moustique. Ni en allant dans les toilettes publiques. Les idées farfelues sur le virus du sida ont la vie dure!
Depuis 1992, à intervalle régulier, l'observatoire régional de santé d'Ile-de-France évalue «les connaissances, attitudes, croyances et comportements face au VIH/sida». 8000 Franciliens, entre 18 et 69 ans, ont ainsi été sondés. Une enquête similaire a été menée à l'échelle nationale auprès de 25 000 personnes, mais les résultats complets ne seront connus que début 2012.
L'Ile-de-France est l'une des régions les plus touchées par le VIH: le nombre de découvertes de séropositivité est stable mais demeure quatre fois supérieur au reste du territoire.
Ne dramatisons pas. «Globalement», les Franciliens ont une bonne connaissance des modes de transmission et de protection du VIH. 99% des personnes interrogées savent que le virus peut être transmis «lors de rapports sexuels sans préservatif» ou «lors d'une piqûre de drogue avec une seringue déjà utilisée».
Mais à côté de ça, des idées fausses sont encore largement répandues. 21% pensent qu'une piqûre de moustique peut être à l'origine de la transmission. 13% croient encore dur comme fer que le virus peut se transmettre après être passé dans des toilettes publiques. Ou en buvant dans le verre d'une personne contaminée (6%).
Les trois quart des personnes interrogées assurent que le préservatif est devenu «quelque chose de banal». Mais ils sont de moins en moins nombreux — 58% contre 73% en 1994 — à le considérer «tout à fait efficace». 25% des sondés pensent que «le VIH peut se transmettre lors de rapports sexuels avec préservatif».
66% des Franciliens interrogés déclarent avoir effectué au moins un test de dépistage dans leur vie. C'est deux fois plus qu'en 1992 (date de la première enquête). Les Franciliennes sont encore plus nombreuses: 79% ont déclaré avoir fait un test - il est systématiquement proposé aux femmes enceintes, ce qui explique, en partie, ce pourcentage élevé. 44% des sondés estiment que le test de dépistage devrait être obligatoire pour toute la population. Et une idée au passage, 70% seraient prêts à se faire dépister lors de leur visite chez le dentiste.
«Le sida est une maladie qui suscite moins de crainte que le cancer, les accidents de la circulation ou les maladies cardiaques», indique l'étude. Le niveau de crainte serait comparable à celui de 1992. En cause, l'efficacité des antirétroviraux. Le nombre de personnes vivant avec le virus du sida augmente, en 2010, un Francilien sur cinq déclare connaître une personne séropositive ou malade du sida. Cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années.
Quant à l'acceptation des personnes séropositives, 90% des sondés disent accepter de travailler, d'aller manger ou de partir en vacances avec des personnes atteintes. Mais moins de 20% des répondants auraient des relations sexuelles protégées avec une personne séropositive. «Pour la première fois depuis 1992, les jeunes refusent davantage que leurs aînés d'avoir des rapports sexuels protégés avec des personnes séropositives. (seuls 12% des 18-30 ans accepteraient contre environ 20% des plus âgés).