On ne saurait être plus clair. Hollande, l’homme du compromis, de la finasserie et du juste milieu, a cette fois choisi son camp. Ils sont renvoyés à leurs peurs, à leurs ratiocinations ou à leurs éructations, les Zemmour, les Le Pen, les Sarkozy, les Guéant, les Millet et tous les angoissés de l’identité : la République sera ouverte ou ne sera pas.
Non à la France «en petit», la France «du dépit», la France «du repli». La rime est pauvre mais le sens est riche. Dans un de ses discours les plus marqués à gauche depuis le début du quinquennat - même si ces idées devraient être celles de tous les républicains -, François Hollande a tracé une nette ligne de partage avec cette droite de plus en plus tentée par les politiques identitaires et de fermeture.
La France est un pays d’immigration depuis près de deux siècles, les apports étrangers lui ont été massivement bénéfiques, il est hors de question de revenir sur Schengen, l’invasion dont on parle parfois est un mythe, on accueillera mieux les étrangers, on jouera l’intégration, qui n’est pas l’assimilation et on pariera sur le creuset français pour garantir l’unité de la nation.
Au nom de l’égalité, les homosexuels ont gagné le mariage pour tous.
Au nom de l’égalité, il y aura, en matière d’immigration, la France pour tous.
Hollande s’adresse à la gauche et il espère un début de reconquête, avec 2017 en tête. S’il lui parle et agit comme cela sur tous les sujets, il garde une chance…